En ce 23 septembre dernier, que fut rude et belle cette journée.
Sitôt et si tôt levé, petit déjeuner vitaminé et jogging enfilé.
Il s’agissait-là de marquer la fin de l’été,
en courant ces 10 km du marathon de Toulouse auquel j’ai participé.
Bon à l’avenir on évitera d’essayer de faire des proses et d’aller un peu plus droit au but, c’est aussi désagréable à écrire pour moi qu’à lire pour vous. Bref, après une grosse journée, il est temps pour moi de filer à l’opposé de la ville pour voir Secrets of the Moon, Mgla et Behemoth au Bikini de Ramonville. Grosse date pour SPM Prod, car grosse affiche. Sur l’event Facebook, on voit des mecs se préparer, s’organiser en covoiturage depuis Bordeaux, Nîmes… Hum. Que d’agitations ! Allons voir de plus près.
Secrets of the Moon
Timing serré pour les deux premières parties ! La formation allemande misera donc sur l’efficacité avant tout, en 50 minutes il leur faudra conquérir les fans et les premiers arrivants, même s’il y avait déjà foule aux portes de la salle avant l’ouverture !
Prestation tout simplement sans faille ! Six titres joués (dont quatre tirés du dernier album, Sun, sorti en 2014), soit environ 8 minutes par chanson, y’a de quoi s’occuper grassement. La setlist sera tout bonnement parfaite et bien pensée : elle propose une progression musicale ultra dosée et avec un son propre et puissant. SotM a d’abord plongé le public dans une ambiance hypnotique plutôt doom que black au début du set, pour finir en beauté sur des riffs plus assassins sur leur majestueux titre « Lucifer Speaks », le tout dans une ambiance parfaite entre le lightshow et tout simplement la prestance du groupe sur scène, jamais dans la démonstration, mais terriblement passionné à en contaminer son audience en quelques riffs…
On se demande juste si la tête d’affiche ne venait pas de passer… Le public littéralement envouté, mélange de connaisseurs et d’amateurs, a semblé être unanime là-dessus.
Mgla
Prononcez « Mgwa ». Gros changement d’ambiance dès les premiers coups de fûts des polonais, qui annonce clairement la couleur. Le quartet a décidé que le lightshow, c’était pas important. Lumières claires et chaudes sans gros effets du début jusqu’à la fin, en contraste totale avec la brutalité de leur musique, le quartet arborait les mêmes fringues et surtout des cagoules noires qui couvraient l’intégralité de leur tête tout le long du concerts. Pieds collés au sol, on ne peut pas dire que le jeu de scène était le point fort du groupe. Et pourtant tout était aussi calculé que leur musique peut être malsaine. En gros, c’était au demi-poil de cul près. C’est lourd, c’est rapide, ça bombarde à mort, le groupe ne laisse transparaitre aucune émotion et ne semble vouloir tisser aucun lien avec le public.
Peut-être était-ce là le souci de cette prestation : si la qualité des albums studios n’est à peine à contester, en live cette distance avec le public est un peu ennuyeuse à la longue. Il y avait autant d’interactions entre eux et nous qu’entre deux huitres posées pépouze sur un rocher. Au final, même si ça joue sévère et que les morceaux sont grandioses, l’invitation pour les non-initiés à se plonger dans leur univers radical était quasi-inexistante et en contraste total avec la prestation de SotM… et celle de Behemoth.
Behemoth
Ah, voilà les princes de la soirée. Si leur discographie est à mon sens ultra-intéressante, le show que les polonais en dépit de ses qualités en matière de scénographie avaient quelques lourdeurs qui tachaient un peu !
A peine les premières notes parties que le chanteur – Adam « Nergal » Darski – se la joue Jean-Michel Avou sur la magnifique « Blow Your Trumpets, Gabriel ! » et merde, non quoi ! Toute la majestuosité du morceau-phare de The Satanist s’éclate en mille morceaux et le groupe foire littéralement son entrée, à mon sens. Pour finir d’être pète-sec, je crache encore un peu sur ces lourdeurs un peu démonstratives de l’assurance du groupe. C’est au moment où le deuxième guitariste et le bassiste se sont mis face-à-face sur l’ending d’une chanson dont je ne me souviens plus du nom et ont terminé cette dernière en se regardant droit dans les yeux et se faisait un gros check bien démonstratif (genre « Hey regardez-nous on est trop des bros même dans l’obscurité ») puis de repartir chacun de leur côté sur un petit bond pas très virile que j’ai compris et apprécié la discipline scénique de Mgla, même s’il pouvait aussi s’agir de second degré… mais j’ai un doute.
Bref, maintenant passons aux qualités. Déjà, le groupe a joué l’intégralité de The Satanist, et dans l’ordre, ça fait énormément plaisir et on oublie très vite les petites mises en scènes qui faisait un peu branlos. Le lightshow était diablement efficace, le son monstrueux (même s’il aurait peut-être gagné à être un poil plus gras) et évidemment, la foule en délire face aux riffs de tueur et aux moqueries du religieux qui sont légion aussi bien dans leur musique que dans leur show. Behemoth rempli parfaitement le contrat et fout une ambiance du feu de dieu dans la salle, entre slams, poggos et applaudissements abrasifs, le groupe reçoit les hommages qui leur sont dus sans contestation possible.
Au final…
Y’a pas grand chose à redire sur cette soirée. Trois groupes aux univers totalement différents, qui ont su se compléter avec classe et grand génie. Je ne suis pas expert du black, peut-être pour ça que je n’ai pas cerné toutes les subtilités de Mgla qui pourtant ne demandaient qu’à être comprises, peut-être pour ça que je n’ai pas apprécié les « prises de risques » scéniques un peu surfaites de Behemoth, je n’ai pas assez de recul ni de connaissances pour en parler avec plus de profondeurs. N’empêche que la qualité était là. Oh oui bordel, elle était bien là. Ce n’est pas pour rien que la salle était remplie, les guichets presque sold-out. Les artistes présents ce soir-là ont délivré une messe noire ultra riche et complète, à en ravir tous les amateurs et connaisseurs de black : de l’atmosphérique, du lugubre, de la brutalité, de la légèreté parfois même, tout ça dans une qualité de son oufissime et une organisation aux petits oignons.
Merci à SPM Prod pour avoir géré cette date !
Photos par Chazo pour Metalorgie (merci à lui aussi!).