C’est peut être le jour le plus froid de novembre que ma rencontre avec Mathias Malzieu a pu se faire dans les locaux de la Fnac de Nantes lors de son passage en showcase au sujet de son deuxième roman éponyme au dernier album de Dionysos La mécanique du cœur. Le rendez vous était donné deux heures avant le bain de foule avec le public pour discuter en tête-à-tête de la dernière création musicale de Dionysos, totalement imprégnée de l’univers littéraire de Mathias Malzieu.
Hervé: Mathias on s’est rencontré en août 2006 au festival des Vaches au Gallo on avait abordé ce projet qui te tenait à cœur qui était de sortir un album qui serait la bande originale de ton nouveau roman. Le 5 novembre 2007 ce projet est sorti sous le nom de La mécanique du cœur, peux tu nous présenter cet album qui est en relation avec ton nouveau roman ?
Mathias : Oui, je me rappelle de notre première rencontre. Et bien tu vois j’ai tenu parole. C’était un gros boulot mais c'était passionnant. Une envie de raconter une histoire qui ne parle pas juste d’une histoire d’amour mais avec des actions même s’il y en a évidemment. Qu’est ce qui se passe lorsque l'on est amoureux? Qu’est ce que l’on ressent psychologiquement, physiologiquement et physiquement? Qu’est ce que c’est que les aprioris et le rejet du rapport à la différence? Ma meilleure manière de l’exprimer a été d’imaginer un personnage avec une horloge fragile à la place du cœur. Un personnage qui naît avec le cœur gelé, le jour le plus froid du monde et on lui remplace le cœur par une horloge. Pourquoi une horloge à la place du cœur ? Pour moi, lorsque l’on tombe amoureux, on a le rapport au temps qui se modifie. On a l’impression que le temps s’accélère et on a envie d’arrêter le temps. Lorsque l’on fait des bêtises, on a envie de revenir en arrière, de remonter le temps. Il y a aussi un rapport à la fragilité. Une vieille horloge mécanique peut contrairement aux montres à quartz se dérégler, accélérer, tomber en panne. J’aimais bien l’idée que lorsque l’on tombe amoureux, on est dans cet état de fragilité. C’est à dire que l’on a une acuité pour le merveilleux qui est terrible. On voit de belles choses que l’on ne voit pas en temps normal. Mais le revers de la médaille est symétrique et tout aussi puissant. Cette fragilité et cette capacité à humaniser quelque chose qui ne l’est pas, comme une horloge, j’aimais bien cette idée qui avait une fonction narrative. C’est exactement de ce principe là que je suis parti pour écrire l’histoire du livre puis l’acte manqué cinématographique absolu d’en faire la bande originale du livre. Je ne voulais pas faire que des chansons à partir des personnages comme je l’avais fait sur Monsters in Love qui était lié à mon précédent roman Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi, où j’ai pris le plaisir de faire ces correspondances là mais j’ai fais des chansons à propos des personnages. Et là j’avais envie d’avoir les personnages en vrai, d’où le casting qui va de Jean Rochefort à Cantona en passant par Olivia Ruiz et tous les autres pour ne pas les citer.
Hervé : La mécanique du cœur est-ce la suite ou le prolongement de Monsters In Love ?
Mathias : En fait, il y a des ramifications dans la mesure où l’on trouve des personnages qui ont franchi le cap des deux disques mais ce n’est pas un épisode zéro du précédent livre où ce n’est pas la suite. Il y a des correspondances et chronologiquement ça se passe avant. Une personne qui ne connaît pas Dionysos, qui n’a pas lu l’autre livre, peut lire ce roman, c’est un roman à part entière. Quelqu’un qui ne connaît pas Dionysos et qui n’a jamais lu mes livres, ni même le livre de La mécanique du cœur peut écouter le disque. Soit il l’écoute dans l’ordre et essaie de reconstituer le puzzle à sa manière dans la narration, soit il l’écoute comme n’importe quel disque, il écoute la 4 puis la 12 etc… Puis il bloque sur la 6ème s’il en a envie. Ce n’est pas un concept enfermant. C’est à dire que le livre ne dépend pas du disque qui ne dépend pas lui même du livre. Ils ne dépendent pas des précédents disques et livres. Il y a des ramifications, on peut reconstituer ce puzzle. Il n’y a pas besoin d’avoir la carte Dionysos pour rentrer dans ce disque ou dans ce livre.{multithumb thumb_width=320 thumb_height=280}
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Hervé : Ce nouvel album a t’il justement comme fil conducteur ton second roman ? Lorsque l’on écoute l’album, est ce que l’on avance en même temps dans le livre ?
Mathias : Si tu veux le disque par rapport au bouquin c’est des gares, ce n’est pas un chapitrage. C'est à dire que ça ne suit pas le chapitrage du livre. Ce n’est pas chaque chapitre, une chanson. C’est plus par rapport aux personnages, chaque personnage a son thème comme dans les westerns. Je suis allé un petit peu plus loin dans la chose. Je suis allé leur faire des chansons où ils apparaissent presque comme dans une comédie musicale mais c’est un mot absolument effrayant parce qu'a part le Roi Soleil et toutes ces merde, on en voit pas trop heureusement…
Hervé : Même si je ne suis pas adepte des comédies musicales, il y a le Soldat Rose qui relève un peu le niveau.
Mathias : Oui, c’est déjà mieux mais c’est vrai que ce n’est pas trop ma tasse de thé non plus mais je respecte. On nous pose souvent la question est ce que vous avez voulu faire un soldat rose ou un anti Soldat Rose ? C’est ni l’un ni l’autre. Je n’ai rien contre, mais je n’ai rien pour non plus. C’est juste que ça n’a rien à voir. Pour nous, notre connexion de comédie musicale est plus sur l’étrange Noël de monsieur jack ou sur Rocky Horror Picture Show ou Selmasongs, le disque qui accompagnait le film de Lars Von Trier Dancer In The Dark c’est plus de ce coté là qu’il faut aller voir les références.
Hervé : Pourquoi avoir choisi de sortir un album en ayant comme ligne directrice ton roman ? Est ce que tu as peur de réitérer Monsters In Love ?
Mathias : Non,car ce n’est pas du tout la même chose. Sur Monsters In Love ce n’était pas la bande originale, c’était un livre qui avait un titre, un visuel et qui est sorti six mois avant. Après, lorsque j’ai fais les chansons, j’ai eu envie de lier les quelques personnages que j’ai mis en chansons. Mais Monsters In Love c’est 18 chansons, c’est 4 chansons qui sont connectées au livre. Donc ce n’est pas du tout la même chose, c’est cela qui m’a donné l’élan, l’envie de faire la suite mais c’est très différent. Là, c’est vraiment une bande originale assumée. Ce n’est pas quelque chose qui n’a rien à voir. J’avais déjà lié des nouvelles dans mon premier recueil 38 mini western avec Western sous la neige. Il y avait aussi des premiers ponts avec le personnage de Don Diego 2000. Mais là, c’est encore plus loin dans le parcours.
Hervé : Lors de notre dernière entrevue tu hésitais à sortir ce projet sous le nom de Mathias Malzieu ou Dionysos. Tu m’avais dit que tu ne voulais pas écarter les membres du groupe pour cette réalisation. Cette intégration des membres du groupe dans cette aventure dont tu es l’auteur montre une unité des membres de Dionysos derrière tes projets ?
Mathias : La question du projet solo s’est posé pour plusieurs raisons. Elle s’est posé car cette fois, c’était vraiment directement connecté à mon livre, complètement et intégralement. Pas cadenassé au livre comme je te l’ai expliqué avant mais lié quand même en partie. Et aussi le fait que Babet faisait un projet solo. Alors ce n’est pas parce que Babet fait un projet solo que je fais un projet solo mais c’est juste que l’on ne va pas avoir Babet sous la main pendant un petit moment…
Hervé : Babet est en pleine tournée.
Mathias : Oui, elle est en tournée, elle défend son disque. Donc qu’est ce que l’on fait ? On l’attend ? On fait un projet solo ? Ce que je lui ai proposé et cela a été bien comme cela, c’est qu’elle va avoir le rôle de cerise sur le gâteau. C’est à dire qu’elle vient quand elle veut mais je ne l’oblige à rien. Si je l’avais obligé, elle n’aurait pas pu être là tout le temps et je pense que cela nous aurait vite saoulé. On aurait perdu du temps. Elle, ça l’aurait super fatigué et énervé. Ce que je lui souhaite c’est qu’elle fasse un carton…
Hervé : Babet tourne bien, son album est vraiment bien pour un premier album…
Mathias : Oui, ça marche plutôt bien. Mais si vraiment ça devenait un carton. On attend deux ans et demi avant qu’elle ne revienne ? A un moment donné tu vois il a fallu voir les choses. Je lui ai dit quand tu es là et que tu peux être avec nous c’est super mais nous, on part sur une base sans toi. Et si tu viens c’est super. Du coup, elle a pu venir et je lui ai donné le rôle d’un personnage. C’était marrant pour elle aussi car elle a fait un petit duo avec Rossy de Palma. Certains étaient très étonné de voir Babet sur la liste des invités pour cet album parce qu’elle fait partie du groupe. En fait, je trouve que c’est bien pour elle. C’est bien que Babet en tant que Babet solo existe en dehors d'un disque de Dionysos. Bien évidemment elle a sa place dans Dionysos, elle est un membre de Dionysos. Mais je trouve cela sympa que lorsqu’il y a une pub télé et que tu as Eric Cantona qui annonce Jean Rochefort, Alain Bashung, Babet…Tu vois, je trouve cela quand même assez sympa. Mine de rien avec son disque solo, elle propage la bonne parole de Dionysos. Je voulais que le nom de Babet soit porté à la hauteur des autres invités et ne pas dire qu’elle fait partie du groupe donc on ne met pas son nom. Elle fait son disque solo, elle a accepté de venir…
Hervé : Et bien sûr il faut voir le contexte de cette absence.
Mathias : Tout à fait.
Hervé : Justement, pourra t’on voir un jour un projet solo de Mathias Malzieu vraiment tout seul ?
Mathias : Je n’en sais rien. Je ne sais pas ce que va dire la vie mais au jour d’aujourd’hui j’en n’ai pas envie. Pour moi, je ne suis pas moins personnel avec Dionysos. Babet c’est un autre cas. Babet, elle ne fait pas de chansons dans Dionysos et elle avait envie de faire ses propres chansons. Je fais mes chansons dans Dionysos. Je me suis régalé de faire des chansons pour Olivia Ruiz, c’est génial mais c’est un autre travail. Je viens de réaliser six titres pour Cali je me suis régalé.
Hervé : Je ne savais pas Mathias que tu avais travaillé sur le prochain album de Cali !
Mathias : Oui, sur presque toute la moitié de son prochain disque. Je suis très content et c’est un album avec pleins de surprises.
Hervé : J’apprécie ce que fait Cali et j’attends la sortie de l’album pour voir ce que vaudra le successeur de Menteur.
Mathias : Tu vas voir, il y aura des surprises. Il s’est bien mis en danger le garçon. Faire des chansons pour moi avec d’autres gens non, c’est ma famille, c’est ma tribu, c’est mes potes. Après je n’en sais rien ce qu’il va se passer. On se reparlera tous les deux dans dix ans et ça aura changé parce que chacun voudra vivre autre chose. Il y a quatre ou cinq ans, je n’aurais pas pensé que Babet fera un projet solo. Pas parce que je ne pense pas Babet capable de faire un projet solo ou quoi que se soit…
Hervé : C’est juste que tu la voyais intégrer au sein de Dionysos.
Mathias : Oui, je voyais Babet intégrée dans le groupe, dans l’équipe et je n’y aurai pas pensé qu’elle aurait fait une carrière solo. Du coup, on a fait un album pas sans elle car elle fait partie du groupe mais elle n’était pas présente à la composition. Je ne sais pas, tu vois il y en a qui vont avoir des bébés, on a plus vingt cinq ans non plus, je ne sais pas ce qu’il peut se passer mais dans l’idée je suis épanoui dans et avec Dionysos. Mes livres, je ne vais pas les appeler Dionysos. J'écris mes livres tout seul. Mais je n’ai pas envie de faire un projet solo musical.
Hervé : Est ce que le groupe arrive à s’imprégner de cet univers poétique pour la composition ?
Mathias : Je pense que c’est à eux qu’il faut le demander. Je ne vais pas dire « Si, ils s’impreignent très bien de mon livre ». Ce que je sais c’est que la manière dont ils me le renvoient et la manière dont ils s’investissent est touchante. J’écris les chansons et les textes, j’assume mon rôle de leader sans fausse modestie. Il n’y a pas de problème avec cela mais c’est de vrais morceaux de groupe. Ils ne sont pas là que pour être mes musiciens. Je ne donne pas des ordres en disant « Toi, tu fais ci et toi tu fais cela ». On arrange les morceaux ensemble et ils deviennent des morceaux de groupe, y compris sur ce disque La mécanique du cœur.
Hervé : Je pense aussi, enfin c’est mon point de vue qu’il n’y aurait pas la même magie si le groupe n’avait pas été présent derrière ce projet.
Mathias : Je suis tout à fait d’accord avec toi. Si je pensais qu’il y avait moins de magie avec le groupe ça fait un moment que je me serais barré et que j’aurais arrêté ce groupe. Je pense qu’il y a cette magie artistique avec Dionysos mais elle est aussi humaine et sociale. Il n’y a pas de secrets, faire quelque chose de bien avec des gens qui se font la gueule ce n’est pas possible.
Hervé : Le ukulélé était à l’honneur sur Monsters In Love est il toujours aussi présent sur cet opus ? Y a t’il de nouveaux instruments ?
Mathias : Il y a pleins de nouvelles choses, le personnage principal a notamment une horloge à la place du cœur. On est allé chez un horloger. On a enregistré pleins de sons d’horloges et on en a fait des éléments rythmique. C’est une nouveauté, puis il y a pas mal de petites bricolettes et bien sur il y a encore du ukulélé. Instrument assez fétiche et qui est devenu très à la mode depuis un moment. Je ne dis pas que c’est grâce à nous, le ukulélé a existé avant nous. Des gens très bien comme Thomas Fersen l’utilisent depuis pas mal de temps. Je trouve marrant cet élan vers le ukulélé et j’en signe plein en dédicace.
Hervé : On parle de ukulélé, tu m’avais dis que Joan Sfarr était la personne qui t’avait donné envie de jouer de cet instrument. Est ce qu’il est à nouveau présent pour ce projet de La mécanique du cœur ?
Mathias : Oui, c’est lui qui a fait les visuels…
Hervé : Je voulais te poser cette question sur l’artwork car c’est Joan qui a fait ceux de Monsters in Love.
Mathias : Oui mais aussi « la métamorphose de mister chat » aussi, les live Whatever The Weather. On est toujours très lié entre nous, artistiquement et humainement.
Hervé : Sur ce nouvel album on retrouve de nombreuses collaborations, on a dit Olivia Ruiz, Arthur H, Emily Loizeau, Grand Corps Malade, Alain Bashung, Jean Rochefort…
Mathias : Et Cantona…
Hervé : Je vais en parler tout à l’heure d’Eric Cantona. Cela a du être un vrai travail au corps pour obtenir ces collaborations ?
Mathias : Oui…Je te le confirme.
Hervé : Il y a eu des embûches pour avoir les accords de ces personnes ?
Mathias : Les embûches, elles ont été logistiques.
Hervé : Je ne pense pas que les problèmes étaient humains ?
Mathias : Non, car tous les gens qui sont présents le sont pour de bonnes raisons. Tout le monde s’est amusé à faire ce disque. Même quand c’était sombre. Pour un carnet de Jack l’éventreur Bashung s’est amusé. C’est très important de s’amuser à faire des choses tristes.
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Hervé : Tu as eu les personnes que tu souhaitais sur l’album. Je fais encore référence à notre dernière entrevue, tu souhaitais avoir Cocorosie en featuring. Ce projet n’a pas aboutit au final ?
Mathias : Malheureusement Cocorosie c'est une collaboration qui n’a pas été possible. C’était un peu un rêve. Je les ai rencontrés, elles ont été super mais elles partaient pour cinq ans de dates internationales donc c’était compliqué. Puis elles sont vraiment dans une bulle, elles ont peur de se lancer dans des projets et elles étaient un peu réticentes… Même musicalement on ne couche pas ensemble le premier soir (rires !) D’un côté elles aimaient bien la chanson mais il fallait qu’elles réfléchissent. Donc je n’ai pas insisté car les gens doivent venir d’eux même. C’est vrai que j’avais le fantasme de Cocorosie sur ce disque parce que le côté conte pour enfants matiné de hip-hop ’était tout à fait cohérent avec leur univers. J’étais très content de les avoir rencontré mais je pensais qu’elles n’allaient pas le faire. Elles allaient être en tournée dans les quatre coins de la planète et je n’avais pas le temps d’attendre. Puis je n’avais pas envie d’insister. Dès que l’on commence à insister, les gens ne viennent pas pour les bonnes raisons. Je le vois aussi, à des moments je refuse des projets qui sont très bien. Si je refuse ce n’est pas que je m’en moque mais c’est que je n’ai pas le temps. Là je défends le disque et le livre, j’ai les télés et les interviews donc je ne vais pas avoir la tête à ça.
Hervé : Cali avait posé sa voix sur « Mister Chat », aurait-il pu être de la partie ?
Mathias : J’ai pensé à Bruno puis je me suis dis que peut être on en avait trop fait tous les deux. On a fait beaucoup de choses ensemble, j’ai été sur son Dvd, il a été sur le notre, on a fait de la promo ensemble, je lui ai fais faire deux morceaux sur Mister Chat. Je me suis demandé si ça ne devenait pas trop tarte à la crème parce qu’on est très pote et on s’adore. En plus il m’a fait venir à la réalisation de son disque. Je ne sais pas si avec certains je referais quelque chose mais je ne vais pas refaire l’intégralité du casting. Bruno c’est quelqu’un avec qui je ferai des choses toute ma vie. Je n’avais pas l’impression qu’il fallait que je marque le coup avec cet album. Il aurait pu avoir le rôle de Rochefort, de Méliès… Je t’avoue que j’y ai pensé, j’en ai eu l’impulsion artistique et humaine puis je me suis dis que je ne devais pas jouer la facilité parce que c’est mon pote. Il est tellement généreux que même s’il avait dix mille trucs à faire, lui, il l’aurait fait quand même. En même temps ça m’aurait fait plaisir de l’avoir mais cela aurait fait genre copinage. A un moment donné j’avais même pensé faire chanter Joan mais il ne fallait pas que ça tombe dans l’anecdote. Je voulais montrer que le disque était le gadget du livre, le livre le gadget de l’album et les invités les gadgets du disque. Même si je sais qu’artistiquement Bruno n’aurait pas été un gadget parce qu’il est énorme mais je pense que cela aurait été perçu comme les deux potes qui font tout le temps les cons ensemble.
Hervé : Mathias je voudrais savoir comment as tu fais venir le King Eric Cantona sur ce projet ? Qu’est ce qui l’a poussé à participer à cet album ?
Mathias : En fait c’est grâce à plusieurs concours de circonstances. Il a pu lire mon premier roman, il l’a apprécié et il a eu la gentillesse de me le dire. Donc je lui ai dis que si jamais un jour on fait un film…
Hervé : Ce n’est pas rentré dans l’oreille d’un sourd ?
Mathias: Tu m’étonnes, c’est un héros pour moi.
Hervé : Cantona, c’est mon attaquant préféré…
Mathias: Moi c’est mon joueur de foot préféré, je le mets encore au dessus de Zidane même si j’adore Zidane. Pour moi c’est un héros. Lorsqu’il m’a dit qu’il appréciait mon bouquin je lui ai dit que si jamais on faisait un film de ce livre , il m’a dit qu’il ferait Giant Jack avec plaisir. Alors là comme c’était l’histoire de Giant Jack jeune je me suis dit que se serait bien que l’épilogue soit raconté avec le supposé Giant Jack vieux. Tu vois ce film Little Big Man ?
Hervé : Ce film me dit quelque chose, c’est avec Dustin Hoffman ?
Mathias : Je te le conseil vraiment, un excellent film avec Dustin Hoffman. Dustin Hoffman à cent ans et il raconte toute son histoire, il a été élevé par les indiens etc… La voix off c’est lui avec une vieille voix. Ce film a été une de mes références par rapport à cela.
Hervé : Les personnages de ton roman prennent vie avec ces collaborations. Est ce que les personnes qui participent à ce projet se sont imprégnés de leurs personnages pour poser leurs voix ?
Mathias : Oui mais c’est pareil c’est plus à eux qu’il faut poser la question. Pour ma part, en ce qui concerne du résultat c’est au delà de mes espérances. Lorsque tu as Rossy De Palma qui te fait « Va te rhabiller Michael » ou bien Jean Rochefort qui lance son « andalousia » de dingue, c’est des moments socialement et artistiquement très forts.
Hervé : Il y a un roman, un album qui est la bande originale du livre. Tu abordais le sujet du grand écran tout à l’heure, ne manque t’il pas le cinéma pour ce projet?
Mathias : Déjà on a un clip sublime où l’on peut voir le beau travail de Stéphane Berlat qui avait fait le clip de « Neige » sur le précédent disque. C’est vraiment un très beau clip et évidemment on a presque tout là, on a l’histoire, la musique, les voix, le clip avec le visuel… Ca donne envie d’aller plus loin.
Hervé : Est ce que tu peux me parler de la configuration de la prochaine tournée de Dionysos ? Je crois qu’il y aura une petite nouveauté pour cette tournée ?
Mathias : Dionysos normal dans un premier temps avec des morceaux de la mécanique du cœur et des anciens titres puis un concert spécial avec tous les invités si possible aux folies bergères.
Merci à Mathias pour avoir répondu à mes questions… Une seconde fois.
Merci à Martin Simon de chez Barclay pour m’avoir calé cette rencontre ainsi qu’à Vivien de chez Flammarion.