Après une rencontre avec Jean Leloup au hasard d’un café et l’ébauche d’une première maquette qui lui ouvrira les portes du label Audiogram, l’auteur-compositeur-interprète Aliocha se profile, émerge, obsédé par l’invention d’un verbe qui serait sien. Lorsqu’il fait la rencontre à Paris du brillant réalisateur Samy Osta (La Femme, Feu! Chatterton, Juniore), il sait qu’il se conjuguera désormais à la première personne du pluriel ; la complicité est absolue.
Derrière la console vintage d’un studio de Göteborg, en Suède, puis plus tard à Paris, les deux, rejoints un moment par le batteur Ludwig Dahlberg (Indochine, The International Noise Conspiracy), immortaliseront les sessions dont seront tirées deux albums : un premier EP, Sorry Eyes, paru à l’automne 2016 — et qui a vu Aliocha rejoindre LE LABEL de [PIAS] en France —, puis un album, Eleven Songs, sorti le 2 juin 2017.
D’un magnétisme particulier, Eleven Songs d’Aliocha est fait d’un folk hors du temps, entre la désinvolture sensible des sixties et l’angoisse douce de la modernité; d’une pop à la fois d’hier et d’aujourd’hui, belle et imparfaite, tramée des mots images d’une jeune vingtaine naïve et emportée. Sur ses onze pistes, on croise successivement ballade électrifiée, refrain rebelle, mélodie psychédélique et chanson brute et sobre. Un monde musical absorbant où s’élève une voix d’une sincérité rare et qui se déploie dans des arrangements de cordes et d’électroniques subtils et justes, découvrant une production pointue d’une éloquence indéniable.
En voici un nouvel extrait appelé « Flash in the Pan » en session avec Charlotte Cardin :