{multithumb thumb_width=450 thumb_height=337}BEN : Illicite Stuff Live est dans les bacs depuis le 19 septembre, quelles sont les raisons qui vous ont poussé à le sortir maintenant ?
Poun (chant) : C'était une étape que l'on avait pas encore accomplie avec Black Bomb A, et puis on a eu l'opportunité bien sûr. Tu ne fais pas un DVD du jour au lendemain, il faut quand même des moyens ainsi que de la préparation : la logistique, les salles, savoir à quel moment on l'enregistrerait… Ce live à été capté sur deux jours, on n'avait pas la possibilité de filmer toutes nos dates pour n'en tirer que le meilleur. C'était ces dates là, ou rien du tout ! Avec Black Bomb, il se passe beaucoup de choses sur scène, c'était une facette que l'on avait envie de montrer, et je pense qu'il en est de même pour tous les groupes de métal ou de rock. A la limite, le classique est peut-être plus facile à écouter chez soit, mais pour tout ce qui touche au rock, la musique se vit vraiment en live.
La date de sortie a été plusieurs fois repoussée, vous aviez besoin de temps pour peaufiner ce projet ?
C'était une première expérience, et on a assuré nous-même une bonne partie du travail, la post-prod, le mixage… Côté visuel, c'est Laurette, la femme de Scalp, qui s'en est occupée. Ca a également pris beaucoup de temps, on ne voulait pas se planter ! Bien sûr, on n'est pas satisfait de ce DVD à 100%, mais je pense que tu ne l'es jamais complètement !
Qu'auriez-vous encore modifié ?
Simplement des petits trucs ! Mais au bout d'un moment, après avoir vu et revu les images, on en avait vraiment plein la tête (rires) ! On préfère attendre les critiques maintenant qu'il est sorti, et pour l'instant, elles sont plutôt bonnes, donc…
Le concert à été enregistré à St Nazaire, était-ce un choix de la part du groupe ?
Tout à fait, on avait déjà fait des dates là-bas, et tout c'était super bien passé. Le public était aussi motivé sur d'autres concerts, mais il y avait également une question de logistique au niveau de la configuration de la salle qui n'était ni trop grande ni trop petite, avec des emplacements sympas pour les cameras et une acoustique intéressante.
Alors qu'il n'était au départ question que d'un DVD, on trouve également un CD dans le packaging…
On était quand même toujours parti sur l'idée de faire un CD audio, mais c'est vrai que la base même du projet était le DVD. Après, on a eu l'occasion du digipack proposant également le live en audio, ce qui est dut en partie à une question financière plus avantageuse. Du coup, pour un prix abordable, tu peux avoir les deux dans le même boîtier, c'est plus sympa.
Certains groupes n'hésitent pas à sortir les deux formats séparément…
Franchement, ça ne sert à rien. Si à te faire plus d'argent ! Et encore… Je ne pense pas que notre public soit pété de thunes, les gens sont soit au lycée, étudiants ou peut-être RMIstes… Nous on pense plus à ces gens là qu'à se faire du pognon avant tout.
Vous enchaînez sur une tournée s'étalant jusqu'à la fin octobre, vous ne prenez jamais de vacances ?!
Si quand même ! On arrive à s'en accommoder, des fois on a une date en début de mois, et puis après on est tranquille, on en profite ! Mais c'est vrai qu'avec l'intermittence, on est un peu obligé de jouer comme ça, en huit mois et demi, il faut faire son quota d'heures. Enregistrer et sortir un album prend un bon moment, et après il faut assurer la tournée pour avoir tes cachets. On arrive donc rapidement à huit-neuf mois, le temps nécessaire pour repartir sur une nouvelle intermittence. Si tu ne procèdes pas comme ça, tu ne peux plus bénéficier de ce statut qui nous convient bien pour le moment.
Djag (ex-chanteur de Black Bomb A) est remonté sur scène avec vous pour ces deux soirées…
Oui, sur la date de l'Élysée Montmartre également. On l'a appelé, et il est venu faire deux morceaux avec nous.
Est-ce qu'une future collaboration sur un titre du prochain album pourrait être envisageable ?
Pourquoi pas. C'est vrai, c'est une idée… On n'est pas fermés et il n'y a jamais eu d'animosité entre nous. S'il est parti, c'est qu'il y a eu un changement de direction de sa part, qu'il avait besoin d'autre chose. Ce serait peut-être plus à lui d'expliquer ça, mais il faut toujours un peu de temps après une séparation pour que chacun mène ses projets de son côté. On se retrouve à pister les occasions, comme pour le DVD ou éventuellement le prochain album, ça pourrait être sympa. D'ailleurs nous on a fait plusieurs feat. sur le disque de son groupe, le noyau dur.
Vous êtes de nouveau sur la route avec Tagada Jones et l'Esprit du clan, vous n'aviez pas envie de changement ?
C'est plus une question de label. Là on a un plateau Enragés Prod, et ça marche un peu de la même manière dans toutes les boites. Le public ne vient pas que pour un groupe en particulier, c'est plutôt bien. Et puis pour nous, c'est agréable de terminer comme ça puisque à la fin de la tournée, on va s'arrêter pour travailler sur un nouvel album. Mieux vaut terminer sur un bon souvenir !
Vous avez réussi à vous faire une place de choix dans le paysage musical Français, ce qui est assez rare pour un groupe de metal extrême, comment l'expliquez vous ?
Je ne veux pas faire le prétentieux, mais je pense que c'est venu à force de persévérance. Après il y a aussi les gens autour, le fait que l'on ait beaucoup tourné… Sriracha également puisqu'au tout début on est partis avec Lofo, ce qui t'assure au minimum 400-500 personnes par soirée. C'est clair que d'un seul coup, ta popularité monte en flèche ! Il y a pas mal de groupes en France qui assurent, mais s'ils passent tous seuls dans une salle, personne ne les connaîtra…
Tu me parlais d'un nouvel album tout à l'heure, avez-vous eu le temps de commencer à écrire ?
Un petit peu déjà, on a fait quelques grattes, mais pas vraiment sur la tournée, on est un peu fainéants (rires) ! On préfère bosser dans l'urgence, mais on a quand même enregistré quelques brides chacun de notre côté avec le matos dont on peut disposer à la maison.
Lors de la sortie de Speech Of Freedom, vous aviez déclaré avoir des vues sur l'étranger, qu'en est-il aujourd'hui ?
Dès la sortie de Human Bomb, c'était un peu l'idée. On chante en Anglais, donc ça ne nous poserait pas de problèmes… Après c'est vrai que l'on est plus connus en France que n'importe ou à l'étranger. Mais je pense que la vie d'un musicien ou d'un groupe c'est de bouger, de ne pas forcément rester sur des terrains conquis. Là on a fait une vingtaine de dates en Allemagne, c'est un peu recommencer à zéro, on jouait parfois devant cinquante personnes ! On va également commencer à bosser sur l'Italie, début novembre on a trois dates là-bas, puis de nouveau un festival en Allemagne. C'est vraiment parce que c'est l'étranger et que l'on a envie de jouer en dehors de la France ! On a bloqué le truc pour qu'il n'y ait plus d'autres concerts, autrement on ne sait pas quand on va pouvoir l'enregistrer cet album !
Après 10 ans de Black Bomb A, y a-t-il un souvenir particulier que tu ne manqueras pas de raconter à tes petits-enfants ?!
Il y a pleins de souvenirs déments, après je sais pas si c'est vraiment racontable (rires) ! Sur scène, c'est toujours mortel, qu'il y ait 50 personnes ou 500… Tu es avec tes potes, tu fais la musique que tu aimes, et quand les gens en face de toi commencent à chanter, là c'est vraiment puissant ! Il y a également des souvenirs de beuveries, surtout en ce moment ! Le Disorder Tour porte plutôt bien son nom (rires) !
Quel regard portes-tu sur les petites structures telles que les webzines ou les fanzines ?
C'est plutôt cool, c'est généralement des personnes plus passionnées, qui ne cherchent pas forcément à pondre la meilleure pige pour être payé au mieux… Nous on a jamais vraiment intéressé les magazines à tirage national, par contre on a toujours été soutenus par les fanzines, webzines ou assos… Après ce n'est pas plus mal, même si on y perd peut-être une petite partie du public… Pour nous c'est comme ça que l'on doit doit évoluer, petit à petit… Il y a des groupes comme Vegastar qui sont un peu propulsés au milieu des médias, je n'ai rien contre ces gars et c'est même bien pour eux, mais c'est peut-être trop rapide. En ce moment, je trouve que certains formations jouent également beaucoup sur le paraître, toi t'es pas hardcore, toi t'es ceci ou cela… A un moment il faut être vrai, c'est pas parce que tu es tatoué de partout ou fringué comme un ricain que tu fais de la pur zik ! La musique, ça se passe à l'intérieur de toi, et pas parce que tu fais une pose de fou !
Pour finir, quelle est la chose la plus ridicule que l'on t'ait demandé en interview ?
Ah attends… Je me souviens avoir fait une interview complètement nulle, mais c'était fait exprès ! Il y avait d'abord l'interview sérieuse, plus la partie nulle, je ne me souviens même plus des questions tellement c'était naze (rires) !
Merci à Poun, Séverine et Emilie du label Enragés prod., Lolo, ainsi que Tof et Juliette de rock-in-chair.com pour le transport.