Man Must Die, voilà un nom à portée philosophique. Bon, après avoir jeté un rapide coup d'œil sur la pochette affreusement laide, on se doutait bien que ce second méfait pondu par ces quatre fringants jeunes hommes n'allait pas faire dans la dentelle. Formé en 2002, le groupe n'a quand même pas signé chez Relapse Records pour livrer un disque nécessitant un travail intellectuel intensif.
Non, The Human Condition (qui fait suite à Start Killing, encore et toujours cet amour pour les titres raffinés et poétiques), c'est plutôt un énorme coup de tatane dans la gueule. Et puis histoire de s'assurer que l'auditeur c'est bien fait piétiner la tronche, les écossais n'hésitent pas à molester le tympan tout du long, sans pause et avec une frénésie incontrôlable. Aucun doute, le quatuor se défoule, certains auditeurs un peu moins. Ceux qui n'auront pas été élevés au biberon Deathcore (sévèrement corsé de préférence) risquent bien de ressentir quelques picotements du conduit auditif, les autres apprécieront l'intégrité d'une formation qui ne cède absolument jamais à la facilité. Indiscutablement, Man Must Die en concert doit s'avérer aussi efficace qu'une semaine de slim-fast. La sauvagerie est de mise, on aura beau fouiner dans tous les recoins, point de trace de mélodie (erratum : un solo de guitare de quatre secondes et trente-huit centièmes s'est glissé durant « March Of The Clones », à moins qu'il ne s'agisse de la plage suivante…). Les moshs-parts s'enquillent sec, le groupe balance du riff en veux-tu en voilà en ne levant jamais le pied de la pédale d'accélérateur. Bref, nos quatre mitrailleurs envoient la purée comme des damnés. Inutile de compter sur une quelconque échappée en chant clair pour se reposer ne serait-ce qu'un millième de seconde.
Car Joe McGlynn, beugleur en chef de cette troupe d'énervés de service, ne compte pas porter préjudice à ses petits camarades en s'aventurant sur des chemins trop mélodiques, bien au contraire. Le bougre hurle donc à s'en arracher les cordes vocales, variant subtilement entre le cri du grizzly ou encore la complainte de l'homme primitif en rut et en manque de bière. Un bien délicat programme. Certes, tout cela est impeccablement exécuté, envoie le bois en faisant preuve d'une énergie ainsi que d'une hargne difficilement contestable et se montre capable de filer un bon coup de pied au cul dès le réveil (encore faut-il en avoir le courage). Reste que sur la longueur, Man Must Die risque bien de très vite lasser, la faute à une répétitivité exacerbée. Tous les morceaux semblent construits sur les même fondations, à tel point qu'il s'avère difficile de les différencier entre eux. The Human Condition fait preuve d'une linéarité qui pourrait l'empêcher de se différencier de la masse. Du gros son qui tache, point. On obtiendra rien de plus de ce second essai.
Efficace mais pas original pour un sou, Man Must Die pourra faire un passage éclair dans la platine laser le temps d'un pétage de plomb intégral. A vous de voir si vous aimez reproduire régulièrement cette petite perte de contrôle…
.: Tracklist :.
01. Intro
02. Silent Observer
03. March Of The Clones
04. Waster
05. 1000 Promises Of Pain
06. Cardboard Gangster
07. Past The Point
08. You Stand Alone
09. Elitist
10. Organized Insanity
11. Suicide Gene