Lee Ranaldo (en photo en tête d’article) & Raül Refree ont annoncé les détails de leur nouvel album, Names of North End Women, qui sortira sur Mute/[PIAS] le 21 février 2020 en vinyle, CD et digital. La nouvelle sortie précèdera une série de concerts qui inclura une performance au Milton Court Concert Hall le 7 avril.
Ranaldo et Refree ont travaillé ensemble par le passé sur l’album solo de Ranaldo, Electric Trim (Mute, 2017) et quelques temps après le duo était de retour en studio pour enregistrer la suite alors qu’ils réalisèrent que Names Of North End Women deviendrait ce que Ranaldo décrit comme « le début d’un partenariat, une toute nouvelle configuration. »
Pour l’un des plus grands guitaristes de tous les temps selon Rolling Stone (Ranaldo a fondé Sonic Youth en 1981) et un artiste qui réinvente la guitare flamenco traditionnelle (l’album de Refree avec Rosalia ne cesse de grandir internationalement), c’est un album qui ne contient finalement assez peu voire pas de guitare. Alors que le duo composait à l’aide de marimba et vibraphone, des samplers, un enregistreur vintage Studer et un lecteur de cassettes modifié que Ranaldo avait auparavant utilisé lors de concerts 25 ans plus tôt.
« Ces enregistrements ont débuté en jouant avec des samplers et des lecteurs cassettes » dit Refree, « tout comme dans la musique expérimentale, la musique concrète, les poly-rythmes ». Plus le processus avançait, plus les abstractions présentes dans ces morceaux laissèrent place à des mélodies cachées et des rythmes qui se révélèrent en écoutant les chansons avec attention. Ranaldo et Refree ont alors ajouté des idées davantage mélodiques et des voix aux morceaux, puis les paroles sont venues alors que Ranaldo recomposait certains poèmes tirés de ses archives ou d’autres écrits nouvellement. Il a également fait appel à Jonathan Lethem qui pour les paroles, lui qui l’avait aidé à écrire les chansons d’Electric Trim.
En résulte un album vivant, un craquèlement d’expérimentations éléctriques, et finalement une collection de chansons indéniablement satisfaisante.
Le titre de l’album, et le titre du single phare, est venu d’une expérience qu’a eu Ranaldo alors qu’il marchait à travers un quartier du Nord Est de Winnipeg, Manitoba. Toutes les rues portaient des noms de femmes : Lydia, Kate, Dagmar, Harriett, Juno, etc – seulement des prénoms, ce qui impliquait une forme d’anonymat ou d’universalité. L’identité de ces femmes n’est pas indiquée, ce qui laisse une part de mystère. Les hommes sont souvent appelés, dans notre société, par leurs noms complets, mais ces noms anonymes étaient peut-être présents pour représenter la multitude de personnes non reconnues par la société. Ranaldo a noté les noms, sous forme de poème, et explique, « en quelque sorte c’est devenu un point de départ pour les textes, pour parler de ces gens qui basculent dans et en dehors de nos vies, de façon presque insignifiante ». Il continue, « j’avais cette idée d’utiliser des noms réels pour faire comprendre cela aux auditeurs. Ils ne sont pas présents sur toutes les chansons, mais quelques-unes utilisent ce concept. »
« Cet album prend à contre-pied les préjugés sur ce qu’est une chanson, et Raül et moi sommes excités de voir jusqu’où nous pouvons pousser le concept », dit Ranaldo. Pour l’instant, prenons le temps d’absorber Names Of North End Women, ses trésors cachés et ses virages inattendus, et réfléchir à où cette collaboration entre Ranaldo et Refree peut les emmener.
EN CONCERT
LE 09/04 AU CENTQUATRE – PARIS