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Interview Attraction Theory. « Be attracted ! »

Le 7 novembre, au Hard Rock Café à Paris, rencontre avec Constance Amelane et Didier Chesneau, venus présenter leur nouveau projet Attraction Theory et parler de leur premier EP « Principia », dans les bacs courant novembre avec Season of Mist.

Comment vous êtes vous rencontrés et quand avez-vous décidé de créer Attraction Theory ?

Didier : un ami, à l’époque directeur artistique de Ibanez organisait des happy hours. Une fois par mois, il invitait des artistes, des gens du métier, et j’ai rencontré Constance comme ça il y a 5 ans. On a commencé à faire des chansons sans cadre, sans cahier des charges, sans se dire ça va être tel ou tel créneau.

Constance : guitare/voix, on ne se met pas de limite, on fait les choses comme on a envie de les faire.

Didier : on est vraiment partis d’une feuille blanche. On voulait voir ce que ça donnait, ce qu’on pouvait s’apporter l’un à l’autre, ça a commencé comme ça. Après on a continué de faire évoluer les morceaux, on a fait entrer dans le projet des musiciens extérieurs qui ont proposé des choses. Le cahier des charges c’était que ça nous convienne à tous les deux. Qu’on puisse faire des morceaux même si ce n’était pas nous qui avions écrit l’intégralité des textes, toute la musique ou les arrangements, par contre on restait décisionnaires. Les autres membres, pour certains on les connaissait, comme Christophe qui a joué de la basse avec moi dans mon précédent projet et que je connais depuis très longtemps. En fait c’est un peu ça, les musiciens qui sont autour de nous sont des gens qu’on a croisés au cours de nos projets précédents.

Le line-up actuel va-t-il durer ?

Didier : oui. Il y a un bon noyau.

Vous sortez un EP sur lequel il n’y a que trois compositions puisque sur les six titres on trouve une reprise de Mike Oldfield et deux reprises de vos compos en acoustique. Vous avez d’autres compos ? Pour la scène notamment ?

Didier : oui on en a plus.

Constance : on est en cours de finalisation de l’album donc on a des morceaux qu’on joue déjà en live.

Didier : on a un vrai répertoire original qui est déjà prêt. Mais l’EP c’était vraiment une introduction, une carte de visite. Il fallait se présenter et cette phase de présentation est un peu en dehors de la musique. Je pense qu’au moment de sortir l’album on a envie de parler musique et pas de comment on s’est rencontrés. Donc là on se présente.

Constance : rendez-vous à la sortie de l’album !

Didier : c’est légitime que certains soient curieux de comment, pourquoi, qu’est-ce qu’on a fait avant ou pas etc. S’il y a les bonus, si on a repris des titres, ce n’était pas par manque de matériel mais aussi pour montrer qu’on pouvait jouer les morceaux de manière différente, pour dire « attendez-vous à des choses variées ».

Notamment sur scène j’imagine. Parce que vous avez tous une longue expérience de la scène tous. C’est votre premier « bébé » en quelque sorte mais vous avez déjà une belle carte de visite. Vous avez fait combien de concerts ensemble.

Didier : électrique deux. On enchaîne les acoustiques et on va voir la suite.

Ce n’est pas frustrant de faire de l’acoutisque ?

Didier : non. C’est une autre facette. En studio, tout est étirable, ça met du temps. Entre le moment où on fait un disque et le moment où il sort il se passe parfois un an, là en acoustique les gens sont à un mètre cinquante, pas de lumière, pas d’artifice, pas de son, on revient à l’essentiel de la chanson, à la manière dont on l’a composée et ça c’est vachement plaisant. On peut jouer comme ça à un mètre des gens comme si on était dans leur salon. Mais effectivement les jouer sur une scène électrique avec des lights, de la place, du son et quelque chose de plus massif, c’est bien aussi. Moi j’aime vraiment les deux.

Comment définissez-vous votre musique ? Dans quelle « catégorie » vous classez vous ?

Didier : on ne se classe pas et c’est très bien comme ça. Quand tu en parleras tu diras « écoutez parce que je ne sais pas ce que c’est en fait ».

C’est le hasard de la rencontre où tu cherchais à travailler avec une chanteuse à voix comme ça, avec des envolées ?

Didier : j’aime bien le pas de limite et c’est ce que je retrouve dans sa voix. Constance peut chanter très rock, soft, lyrique. Elle peut chanter très feutré dans un acoustique et être déchaînée sur une grosse scène et moi c’est surtout ça que je recherchais. La variété d’exploitation du registre.

Constance tu as plusieurs casquettes, danseuse, chanteuse, actrice. Chanteuse dans une formation rock c’est celle que tu aimes le plus ?

Constance : oui parce que scéniquement parlant je me retrouve plus dans l’énergie et la dynamique du rock metal. Musicalement je suis très mélomane, j’écoute beaucoup de choses mais c’est vrai que scéniquement parlant je me retrouve plus dans cette musique.

Je viens d’un milieu plutôt classique, j’ai une maman qui écoutait énormément de classique, j’ai découvert au fur et à mesure d’autres univers musicaux, je ne me suis jamais mis vraiment de limites et ce que je n’aime surtout pas c’est qu’on me colle une étiquette de chanteuse de metal, chanteuse de rock, chanteuse de pop. C’est vrai que le fait d’avoir exploré plusieurs styles musicaux m’a fait prendre conscience qu’en tout cas scéniquement parlant c’était vraiment cette musique là qui me correspondait. Dans l’énergie, dans la manière de communiquer, dans la manière de s ‘exprimer en fait tout simplement.

C’est toi qui compose les textes ?

Constance : oui pour la grande majorité.

Quels sont les thèmes de tes chansons ? Tes influences ?

Constance : je suis influencée par ce que je vis. Après quand on parle d’Attraction Theory tout dépend de la perception qu’on a. Il y a le point de vue théorique et le côté attractif.

Quel est le sens de Attraction Theory ?

Didier : il y a plusieurs perceptions mais quand tu regardes ce qu’est la théorie de l’attraction tu as deux courants. Un aspect plutôt philosophique « on attire ce que l’on est », en général celui souvent perçu par les femmes, et l’aspect plus théorique qui est celui de la théorie de la gravité « on lâche un truc ça tombe » qui est beaucoup plus masculin. On a donc trouvé ça amusant d’appeler le projet Attraction Theory sachant qu’il est né d’un homme et d’une femme et que du coup la perception allait être un peu différente. Et les textes illustrent un petit peu ça. C’est quoi la théorie de l’attraction ? C’est peut-être le mélange des deux.

Constance : tout est question de perception.

Composer et chanter en anglais c’est une évidence pour toi ?

Constance : j’avais envie d’écrire mes propres textes, après que ce soit en français ou en anglais pour moi ça n’a pas d’importance. C’est la même chose.

Didier : il y a juste un côté plus généraliste en anglais forcément. Constance et moi on a fait beaucoup de choses à l’étranger, on y va régulièrement.

Constance : ça permet d’ouvrir des portes.

Didier : Le français n’est pas forcément une barrière mais l’anglais est plus général.

Constance : et sonne peut-être plus mélodiquement parlant.

Didier : il y a des doubles sens plus faciles avec l’anglais que le français. Peut-être une forme de pudeur aussi et des mots qui sonnent plus facilement en anglais.

Tu es toujours d’accord avec les textes que propose Constance ?

Didier : je ne suis pas quelqu’un qui est toujours d’accord de base (rires). Mais comme on est tous les deux à la base de la création, souvent on a déjà une idée générale quand on écrit un titre, l’idée va inspirer la musique et vice-versa.

Tu ne composes pas d’abord une musique sur laquelle Constance va écrire ?

Didier : non. Sur quelques morceaux ça peut se passer comme ça pour le futur album mais là sur cet EP ce n’était pas le cas. Tout a vraiment été fait ensemble. Là encore la décision, le fait que ça nous convienne à tous les deux est le seul critère. On se mêle tous les deux de tout.

Vous pourriez aborder n’importe quel thème ?

Didier : oui je pense, à partir du moment où ça rentre dans une envie commune d’aborder quelque chose.

Les titres de l’EP seront-ils dans l’album ?

Didier : peut-être pas tous mais oui il y a des chances. Il y aurait assez de titres pour l’album pour pouvoir s’en passer mais des retours qu’on a déjà, on ne doit pas les laisser seulement sur l’EP pour ne pas qu’ils soient « oubliés » par la suite.

Pourquoi avoir choisi cette reprise de Mike Oldfield ?

Didier : c’était un peu un clin d’œil à différentes choses. Déjà avec mon précédent groupe Constance était venue nous rejoindre sur scène pour chanter ce titre. Le registre vocal permettait de faire quelque chose d’assez large, un début qui est très pop et la fin qui est beaucoup plus rock. Mike Oldfield est un artiste difficile à classifier. Il fait du pop, du prog, on ne sait pas trop. Et puis, lorsqu’on est allés aux Etats-Unis, on nous a, à chaque fois, fait un super accueil parce qu’on était français. Il y avait aussi cette espèce de carte de visite de ne pas cacher nos origines. Tout ça fait que ça a paru un peu évident.

Attraction Theory est votre unique projet musical actuellement ou vous êtes engagés ailleurs ?

Didier : actuellement on se concentre sur Attraction. Moi j’ai toujours mes activités de production, studio etc, Constance fait aussi d’autres choses à côté mais en tant que projet de compos, c’est vraiment le projet principal pour l’instant.

Que signifie « Principia » ?

Didier : là c’est le côté théorique. « Principia » c’est le nom du recueil mathématique dans lequel Newton a mis les bases de la théorie de la gravité et toutes ses formules qu’il allait développer par la suite.

Contance : on retrouve la thématique dans le morceau « Attraction Theory » parce que justement je parle des deux perceptions. A la fois le côté théorique avec la référence à Newton et le côté « feel the attraction make the connection »

Votre rencontre avec votre « instrument » s’est faite à quel âge ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de jouer de la guitare et toi de chanter ?

Didier : la guitare n’a pas été mon premier instrument, j’ai commencé par le saxophone. Mon père jouait du saxophone et j’ai commencé le conservatoire par le saxo. A l’époque moi je voulais jouer des solos, Springsteen, Foreigner, Quaterflash. Dans la réalité, au conservatoire, tu as tout l’aspect théorique, solfège, harmonie etc et au bout de deux ans enfin tu touches un saxophone. Premier cours de saxo, je me suis retrouvé dans des big bands à jouer des pêches de cuivre, moi je voulais faire Foreigner avec le solo de « Urgent ». L’année suivante toujours pas de solo et j’ai compris que ce n’était pas ce que je voulais faire. Certains de mes amis de l’époque jouaient de la guitare et c’était vachement plus fun. J’ai commencé comme ça et j’avais comme beaucoup une guitare acoustique pour jouer « Hôtel California » et « Jeux interdits » et à un moment donné il y a eu une électrique qui traînait, Van Halen, et ça a glissé.

Et toi Constance ? Tu as joué d’un instrument ou chanté tout de suite ?

J’ai joué du violon. J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer de cet instrument mais le solfège me donnait des boutons et malheureusement j’ai dû arrêter à cause de mon niveau de solfège. J’étais au conservatoire et ma prof de violon s’est battue pour me faire passer en classe supérieure parce que j’avais une excellente oreille donc j’arrivais quand même à trouver des combines pour jouer avec mon instrument mais le solfège c’était vraiment très compliqué. Hormis le violon, après je pianotais un peu parce que j’ai une mère musicienne qui joue du piano et fait partie d’une chorale donc j’ai baigné dans un univers plutôt classique. Mon influence principale ça a été et c’est toujours Mylène Farmer, grande artiste française qui m’a vraiment donné cette envie de monter sur une scène, du théâtre, de la comédie, ce côté visuel, show, scénique, grandiose auquel je suis très attachée.

Le mot de la fin ?

Constance : Be attracted !

 

Un grand merci à Constance et Didier ainsi qu’à Roger de Replica Promotion !

 

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