Rodolphe Burger et Christophe Calpini, qui coréalisent « good », se sont rencontrés par Bashung. Burger a tricoté « Fantaisie Militaire ». Calpini, avec son duo Mobile in Motion, a étoffé « L’Imprudence ». Bashung est leur pont, leur bayou. Burger et Calpini ont résidé ensemble au Théâtre Vidy-Lausanne, puis ils ont pris le Théâtre antique d’Arles lors des Rencontres de la Photographie. Ils auraient pu enregistrer ensemble, plus tôt. Mais Christophe Calpini voyage mal. « Il est notoirement casanier », dit Burger. Il fallait attendre « good ». L’odyssée immobile où une poignée de mots font prendre de la vitesse.
Le monde selon good est une bibliothèque qui flambe, sur laquelle volent des mémoires dispersées. Ainsi, le quatrième album solo de Rodolphe Burger (qui succède à « No Sport » et aux aventures qui s’en sont suivies, avec déjà Alberto Malo et Julien Perraudeau) est un disque profondément sensuel. Un truc de « shaman », murmure Burger en parlant de Calpini. Des voix surgissent de très loin : celle de Sarah Murcia, celle de Patrick Mario Bernard qui chantonne. Des batteries digitales, des insectes électroniques qui énervent de très vieilles guitares dégottées dans un atelier vaudois. On n’a presque jamais vu d’entreprise plus fluide que ces sessions estivales, la douceur des générations mêlées, cette façon de traiter la musique comme un festin. good est une contredanse nébuleuse dans un saloon européen. « Le son du variateur quand la lumière faiblit. » C’est cela, exactement.