Interview : Stratovarius

Stratovarius, groupe de power metal finlandais, s’est formé en 1984 à Helsinki autour de Tuomo Lassila (batterie et chant) John Vihervä (basse) et Staffan Strahlman (guitare). Le genre du groupe, qui se nomme au début Black Water, s’inspire très fortement de Black Sabbath et Ozzy Osbourne. L’apport de la musique classique vient du guitariste Strahlman, qui quitte pourtant le groupe un an plus tard, suivi par Vihervä, remplacé par Jyrki Lentonen, du groupe Road Block.

Timo Tolkki également membre de Road Block est appelé à la rescousse par le batteur Lassila pour assurer le chant, à fortiori lorsqu’il entend parler de l’attrait du guitariste pour la musique classique et baroque. Le concept de mélanger Stratocaters et Stradivarius est lancé et le groupe enregistre une première démo en 1987, d’où aussi le nouveau nom du groupe. Entretemps il n’y a plus de membres originels mais le groupe est toujours très actif. La preuve : ils reviennent aujourd’hui avec un nouvel album appelé « Eternal », sorti le 11 septembre 2015, et ils passeront par Besançon le 31 octobre 2015 (La Rodia) et le 1^er novembre 2015 à Paris au Trabendo. En attendant Timo Tolkki nous a parlé du groupe, mais surtout de ce nouvel album.

Bonjour Timo ! Raconte-nous d’où vient le nom « Eternal » pour ce nouvel album ! Encore un nom en sept lettres ?

Bonjour Nathalie ! Oui, effectivement encore un nom en sept lettres. Tu n’es pas la première à nous l’avoir fait remarquer. Je me suis fait la remarque d’ailleurs il y a quelques années seulement, que beaucoup de nos albums avaient sept lettres. Je pense que ce n’est pas anodin, la dénomination est assez courte. On aime trouver un nom qui regroupe pas mal de sentiments et surtout qui capte l’atmosphère de notre musique.

Comment avez-vous procédé pour composer cet album ?

Comme il s’agit du deuxième album avec Rolf Pilve à la batterie, on est désormais beaucoup plus familier avec sa façon de jouer. Après « Nemesis », nous avons fait une très grande tournée dans le monde entier et je pense que cela nous a aidés à nous rapprocher aussi bien humainement que musicalement. Ce qui est intéressant, c’est que nous avions la couverture à peu près un an avant d’avoir la musique. Nous avions demandé à faire faire cette couverture au moment où nous pensions pouvoir aller en studio. Il s’est avéré que nous n’avions pas assez de bon matériel. Le travail s’est fait dans trois studios différents et en grande partie de façon simultanée comme nous aimons travailler chacun de notre côté. J’ai notamment un petit cottage en Suède dans lequel j’adore me retirer pour travailler. La majeure partie de l’enregistrement a eu lieu à Helsinki. Le nom « Eternal » est arrivé quasiment à la fin.

C’est étonnant cette façon de procéder ! Normalement la couverture est une des dernières étapes lors de la composition d’un album, non ?

Oui, c’est vrai mais ici c’était un choix conscient. Je pense que cette couverture a eu une grande influence sur notre façon de composer et comment nous voulions présenter cet album. J’aime vraiment beaucoup le résultat obtenu. C’était la bonne décision.

Peux-tu nous parler de quelques morceaux en particulier ? Notamment le morceau « Shine In The Dark », de quoi parle-t-il ?

Les paroles parlent d’un ami à moi qui est décédé quand j’étais petit. J’avais envie de lui rendre hommage. Je pense qu’il sera toujours dans les parages, en tout cas c’est bien le cas dans mon esprit. C’est le premier single de l’album et je l’ai composé il y a un an et demi à peu près et j’avais envie d’un genre très mélodique avec beaucoup de chœurs, ce qui n’est pas un genre habituel pour les Stratovarius.

Sinon j’aime aussi beaucoup la chanson « Lost Saga ». Matias Kupiainen, le guitariste, m’a dit en début d’année qu’il avait composé une chanson assez épique et grandiose. Il m’a demandé d’en écrire les paroles et je me suis inspiré des grands hymnes vikings. Cela m’a pris quatre nuits pour l’écrire, comme je n’y connaissais pas grand-chose aux Vikings ! (rires !) Ce sont les paroles qui ont été les plus chronophages de tout l’album, mais aussi de toute mon existence !

Stratovarius existe depuis 1984, ce qui fait plus de trente ans ! Quel est votre recette secrète ?

Je suis arrivé en 1994 et depuis 1996, il n’y a plus de membre originel dans le groupe. Il y a 10 ans nous avons dû surmonter pas mal d’épreuves et nous avons dû remplacer certains musiciens. Depuis nos quatre derniers albums, je pense que nous avons trouvé notre rythme de croisière et nous avons une excellente énergie sur scène et aussi en studio. Je pense que nous avons la même recette que les autres groupes : nous aimons ce que nous faisons. La musique est notre passion.

On vous décrit votre style comme étant « progressif » ou comme « power metal ». Comme définissez-vous votre genre en général ?

Nous incorporons des éléments progressifs mais aussi symphoniques. Notre style est assez unique en fait. Sur « Nemesis » nous avons utilisé beaucoup d’orchestres, mais ici sur « Eternal » nous avons voulu revenir à notre style des années 1990, qui est un peu plus sobre.

Votre carrière a été lancée tout d’abord au Japon où vous avez encore aujourd’hui un très grand succès. Comment l’expliques-tu ?

Je pense que le public japonais aime ce style un peu « grandiose » avec des orchestres et aussi le style très mélodique de nos morceaux. Il y a aussi beaucoup de nostalgie et de mélancolie qui se dégagent. Aussi la langue finlandaise est très spéciale. On m’a toujours dit que le finlandais cela sonnait comme du russe et du japonais mélangés.

Enfin, ma question rituelle : Beatles ou Rolling Stones? Et pourquoi?

Je vais devoir choisir les Beatles. Ils ont les meilleures chansons et c’est en plus un des tout premiers big band.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa pour Vacarm.net

Leur tournée en 2015 ici :

http://www.stratovarius.com/pages/tour.php