7 octobre 2014.
Quatre ans, déjà. Le dernier passage de Brant Bjork dans la capitale, pour présenter ces compositions, mélanges de blues, de rock et de stoner, résonnent encore dans nos mémoires comme si c’était hier. Au Nouveau Casino, Brant Bjork nous avait surpris avec un set assez mollasson, où l’improvisation était reine, et le public ne s’était extirpé de sa torpeur qu’à l’issue d’un rappel électrique. A Glazart, l’ancien batteur de Kyuss, accompagné en première partie par Karma To Burn, s’est attaché à faire vibrer lourdement nos tympans, au point de sortir de la salle avec la pédale de fuzz encore bourdonnante en tête.
La soirée débute avec les riffs tranchant dans le gras, de Karma To Burn. Le trio est venu défendre son nouvel album, Arch Stanton, purement instrumental comme à l’habitude. Le groupe américain n’a plus à prouver qu’il peut dynamiter une salle, sans frontman, à la simple force de ses riffs et d’une rythmique implacable. Les compositions du nouvel album, interprétées ce soir-là, sont d’ailleurs à cette image. Le public découvrira trois titres extrait d’Arch Stanton (57, 59 et 55) et y sera très réceptif. Roulement de toms, « 57 », engendre une débauche de pogo dans le public amassé devant la petite scène. Quelques minutes plus tard, « Thirty Four », excite les mouvements de foule et lance définitivement la machine à pleine allure. Le public, bras levés, savoure cet instant comme un excès de vitesse d’une machine de ferrailles incontrôlable. « Twenty » parachève cette émulation souhaitée d’un public chauffé blanc, alors que le groupe ne dit mot, sur scène, maitrisant parfaitement son interprétation.
Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Brant Bjork de monter sur scène. Nous sommes bien content de voir dès l’entame de « Low Desert Punk » que le leader privilégie une interprétation assez rock’n’roll de ces titres. Jouant avec beaucoup de dynamisme et d’intensité, la différence de style avec le stoner très puissant de Karma to Burn n’est pas si marquée. Brant Bjork joue fort, très fort, et nous livre ses pépites remaniées à la sauce fuzz rock, à l’instar de l’efficace « Too many chiefs… not enough indians » qui va placer le public en orbite.
Brant Bjork sera très généreux en présentant six titres, issues de son prochain album à paraitre mi-novembre, Black Flower Power. Ces morceaux semblent d‘ailleurs s’inscrire dans cette veine fuzz rock, en comparaison de son précédent opus plus bluesy, Gods & Goddesses, dont seule une chanson ne sera présentée ce soir-là. Le guitariste se révèle être un véritable showman par ses mimiques improbables, et ses talents d’improvisation, faisant vivre au public, composé essentiellement de fans, une expérience unique. Brant Bjork clôturera son show par le très efficace « Let The Truth Be Know » combiné à « Freaks of Nature », avant d’entamer un rappel avec son manifesto, « ‘73 ». Le coup de grâce sera donné avec les derniers riffs distordus de « The Future Rock ».
A la sortie, les retours sont très positifs et le public semble attendre avec impatience le retour de Brant Bjork sur la capitale, en espérant qu’il ne faille pas attendre une nouvelle fois quatre longues années. La présentation des quelques titres de Black Flower Power, nous fait saliver en attendant sa sortie prochaine.
Set list de Karma to Burn
Forty-Seven
Nineteen
Thirty-Nine
Fifty-Five
Thirty-Four
Fifty-Seven
Fifty-Nine
Twenty-Eight
Twenty
Set list de Brant Bjork
Low Desert Punk
Lazy Bones/Automatic Fantastic
Too Many Chiefs…Not Enough Indians
Turn Yourself On
Controllers Destroyed
Where you from, man?
Stokely Up Now
I Miss My Chick
We Don’t Serve Their Kind
Buddha Time (Everything Fine)
Boogie Woogie On Your Brain
Let the Truth Be Known
Freaks Of Nature
’73
The Future Rock
