Est-il encore nécessaire de présenter Jack White ? Sauveur du rock’n’roll en 1999 avec le premier album des White Stripes, John Anthony Gillis – de son vrai nom – a toujours aimé varier les projets. On l’avait donc retrouvé avec The Raconteurs et The Dead Weather, en plus de son duo habituel avec Meg White. Oui mais voilà, Jack White a aussi des envies solitaires. C’est ainsi que l’excellent Blunderbuss a vu le jour en 2012 et que le petit dernier, Lazaretto, est sorti il y a une semaine.
Si on s’attend à des solos de guitare à couper le souffle dès qu’on voit le nom de Jack White estampillé quelque part, Lazaretto déroge à la règle. Ainsi, dès le morceau « Three Women », la guitare ne saute pas aux oreilles contrairement au piano et au synthé avec une mélodie qui rappelle de vieux westerns. L’enchainement avec « Lazaretto » peut stupéfier. Le musicien se déchaîne sur les paroles, dans une sorte de litanie qui se transforme en cacophonie vers les trois quarts du titre. Une impression de travail bâclé qui s’explique très bien. Jack White a tenté de battre le record du monde du morceau enregistré et sorti le plus rapidement dans le cadre du Record Store Day. « Lazaretto » a donc vu le jour de A à Z en 3 heures, 55 minutes et 21 secondes. Cette impression se ressentira une nouvelle fois, plus loin sur l’album, avec « That Black Bat Licorice ».
Le côté western et country refait surface sur « Temporary Ground » mais aussi sur « Entitlement » et l’excellente « Just One Drink ». Il vous sera impossible de ne pas chanter sur les refrains et d’agiter vos fessiers en rythme. Face à ces titres emplis de testostérone, « Would You Fight For My Love ? » et « I Think I Found The Culprit » captivent avec leur délicatesse aérienne. « Alone In My Home », un peu du même acabit, se révèle très fraîche et vous boostera sans problème le matin au réveil.
Un peu en marge du reste du disque, « High Ball Stepper », morceau entièrement instrumental et premier extrait de Lazaretto, ressemble un peu plus à ce que l’on a l’habitude d’entendre de Jack White avec une ligne de basse très présente et des riffs de guitare efficaces.
« Want And Able », point final à ce nouvel opus, reste dans la continuité des chansons précédentes. Le musicien a troqué sa guitare pour un piano pour cette ballade doucereuse, ponctuée de… cris de corbeaux (ne demandez pas pourquoi).
Le génie de Jack White est moins audible que d’habitude sur Lazaretto qui n’arrive malheureusement pas à la hauteur de Blunderbuss. Notez malgré tout que le musicien de Nashville sera de passage à l’Olympia, à Paris, les 29 et 30 juin 2014. Deux dates à ne pas rater !
.: Tracklist:.
01. Three Women
02. Lazaretto
03. Temporary Ground
04. Would You Fight For My Love ?
05. High Ball Stepper
06. Just One Drink
07. Alone In My Home
08. Entitlement
09. That Black Bat Licorice
10. I Think I Found The Culprit
11. Want And Able