Figure de proue de la scène sludge, le groupe de Savannah revient avec un nouvel album d’une étonnante puissance. Plutôt sombre, ce sixième opus n’a de coloré que le titre. Ultraviolet redouble d’efforts pour alourdir la pesanteur des guitares et de la section rythmique d’un groupe qui nous avait déjà habitué à ne pas faire dans la finesse. Si Spiral Shadow avait réussi à faire mouche avec des morceaux très ambiancés, Ultraviolet nécessite plusieurs écoutes pour être appréhendé dans son intégralité par l’auditeur. Riche d’arrangements et de détails, ce nouvel essai marque un certain retour à une brutalité sauvage, tout en allant dans le sens de l’histoire entamée par les orientations mélodiques de Spiral Shadow.
Dès le titre d’ouverture, avec « Exhale », on s’aperçoit des revirements effectués par Kylesa. La rythmique pachydermique, la production plutôt crade, le groupe de Savannah veut nous emmener sur un chemin plus chaotique que sur Spiral Shadow. Néanmoins, « Unspoken », qui avait percé sur le web quelques mois auparavant, contrebalance la donne démontrant une certaine cohérence avec le précédent opus. Le morceau plus ambiancé est un parfait single alliant mélodies et distorsion portées par de lourdes guitares et une batterie tempérée. Le groupe profite de « Grounded » pour nous dévoiler de nouvelles orientations, avec une guitare lead qui s’emballe dans le bas du manche, tandis que « We’re taking this » vient remettre une couche de plâtre sur un riff en béton armé. Ultraviolet n’est définitivement pas un album léger. On s’en aperçoit lorsque s’enchainent « Long Gone » qui, malgré son couplet d’un calme apparent marque l’esprit par son refrain torturé, et « Vulture’s landing » qui redouble de sauvagerie. La formule à succès de Kylesa, avec une double batterie, fait toujours mouche dès lors qu’on laisse aux percussionnistes de l’espace pour s’exprimer, à l’instar de « Long Gone », titre à forte ampleur.
En résumé, avec ce sixième opus, Kylesa devrait séduire le public conquis avec Spiral Shadow sans toutefois complètement déplaire aux puristes de la bestialité de Static Tensions. Ultraviolet marque une belle évolution pour le groupe de sludge, mêlant l’efficacité rock à des parties plus ambiancées.
. : tracklist :.
1. Exhale
2. Unspoken
3. Grounded
4. We’re Taking This
5. Long Gone
6. What Does It Take
7. Steady Beatdown
8. Low Tide
9. Vulture’s landing
10. Quicksand
11. Drifting
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