Si la créativité se mesurait au taux de créatine dans le sang des membres d’un groupe, alors The Dillinger Escape Plan ferait partie du palmarès des artistes les plus talentueux (après Danzig…). Néanmoins, ce ne sont probablement pas des produits dopants qui sont à l’origine de l’excellent One of us is the killer, cinquième opus du gang du New Jersey.
Conçu pour être volontairement inabordable, un album de mathcore joue sur la puissance de ses mouvements et de ses structures par essence déstructurées. Citant allègrement des références multiples, allant du sludge au rock prog, du hardcore au blues, The Dillinger Escape Plan nous livre un nouvel album plutôt simple à appréhender une fois que l’on passé le mur de décibels assourdissant des premiers titres. « Prancer » qui ouvre le bal des réjouissances est une sorte de baffe taillée pour le live et qui devrait voir le chanteur bodybuildé, Greg Puciato, se donner à cœur joie d’effectuer du stage diving. Quelques minutes plus tard, l’ambiance se pose comme un nuage de brume à la tombée de la nuit avec « One of us is the killer », titre sombre et angoissant qui éclate comme le tonnerre s’abat après le deuxième couplet. La pause n’est pas longue et c’est avec une rythmique de fer et une caisse claire rédemptrice que The Dillinger Escape Plan exprime toute sa puissance et sa folie. Les riffs incroyables de « Hero of the Soviet Union » métamorphosent un titre bordélique en une pièce maitresse, pamphlet craché et brûlot mollardé sans une once de respect.
L’album prend alors son envol, une fois ces quatre titres passés, The Dillinger Escape Plan tient son auditeur en haleine, comme un loup piégé sans espoir d’en réchapper. Les titres qui s’enchainent sont plus séduisants les uns que les autres cumulant riffs de machine à laver et sections rythmiques du feu de dieu. « Nothing’s Funny » au refrain progressif, « Understanding decay » aux tendances sludge, « Paranoia Shields » entre hardcore et rock groovy, le groupe nous montre un condensé d’influences comme une séquence de name dropping bien placée dans sa copie de bac de philo. Jusqu’à la fin de l’album, The Dillinger Escape Plan assène une véritable séance d’électrochoc à s’en placer les tempes sur le front. Le court « CH 375 268 277 ARS » est force de démonstration avant d’enchainer par une série d’uppercuts droits en pleines côtes flottantes, avec « Magic that I held you prisonner » puis « Crossburner », morceau mid-tempo terriblement efficace. L’album se termine comme il a commencé, par une ultime décharge électrique, par un énième shoot de testostérone ou encore par une dernière branlée par KO. L’avantage, c’est qu’elle porte un nom : « The threat posed by nuclear weapons ».
Tout simplement indescriptible car il faudrait de très longues heures d’écoute pour décoder toutes les subtilités du cinquième album de The Dillinger Escape Plan, One of us is the killer, on aura néanmoins tenté de vous donner une première impression d’un album complexe…. Bien que ce soit probablement le plus abordable de la discographie du groupe !
.: tracklist :.
1. Prancer
2. When I lost my bet
3. One of us is the killer
4. Hero of the soviet union
5. Nothing’s funny
6. Understanding Decay
7. Paranoia Shields
8. CH 375 268 277 ARS
9. Magic that I held you prisoner
10. Crossburner
11. The threat posed by nuclear weapons
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