A chaque nouveau « super groupe », c’est la même chanson. La rumeur devient chambre d’écho, l’impatience monte, la critique glorifie et le public, au lieu d’ovationner, déchante rapidement. Si Roadrunner United était une gigantesque opération promo, Them Crooked Vultures fut un projet artistique séduisant mais condamné par la suite à la stérilité. On retrouve trois des protagonistes de ce dernier groupe dans Sound City, qui annonce d’emblée la couleur : bande son d’un documentaire du principal instigateur, Dave Grohl, la réunion des gloires du rock des années 60 à aujourd’hui n’ira pas plus loin.
Sound City, c’est un documentaire sur le célèbre studio du même nom situé à Los Angeles où Dave Grohl a installé ses quartiers privés. Il avait enregistré l’emblématique Nevermind avec Nirvana dans ce lieu d’histoire rock. Concrètement, on retrouve sur la bande son du documentaire une palanquée de talentueux talents, d’as parmi les as, de héros parmi les guitar-hero : Paul Mc Cartney (The Beatles – faut-il encore le préciser ?), Trent Reznor (NIN), Corey Taylor (Slipknot), Josh Homme& Alain Johannes (QOTSA), Tim Commerford & Brad Wilk (RATM) sans compter les potes de Foo Fighters et de Nirvana… Au total, 23 artistes qui ont illuminé nos discothèques et ceux de nos parents.
Que retenir de ce magma de génies ou de ce gloubiboulga de rockers ? Rares sont les morceaux qui percent. Pourtant, difficile de reprocher quoi que ce soit à Sound City : la production est bonne, les morceaux sont intéressants… mais il manque cette petite part d’authenticité, cette étincelle de vie qui sublimerait véritablement les compositions. En un mot, cet album sonne comme un blockbuster « à l’américaine » ; malgré les effets spéciaux « jamais-vu » et les explosions dans tous les sens, on s’emmerde à mourir… Quelques titres sortent du lot : « From Can to Can’t » avec Corey Taylor, « Mantra » avec le trio Reznor-Homme-Grohl ou encore « Cut me some slack » avec un Paul Mc Cartney qui n’a pas pris sa retraite et livre un rock burné aux côtés des ex-membres de Nirvana. Alan Johannes triture aussi à merveille ses cordes et cela nous fait plaisir de retrouver cet artiste aux côtés de ces amis de Palm Desert. Le reste de l’album s’écoute avec aisance mais peine à accrocher. Petite déception au final, mais on se rattrapera sur le documentaire !
.: tracklist :.
1. Heaven And All
2. Time Slowing Down
3. You Can’t Fix This
4. The Man That Never Was
5. Your Wife Is Calling
6. From Can To Can’t
7. Centipede
8. A Trick With No Sleeve
9. Cut Me Some Slack
10. If I Were Me
11. Mantra