Dans le cadre de la tournée Stage Whisper, Charlotte Gainsbourg sillonne actuellement la France en compagnie du musicien néo-zélandais Connan Mockasin et fait halte dans les salles françaises de province telles que La Laiterie de Strasbourg, le Stéréolux de Nantes ou encore Le 106 à Rouen, là où nous avons pu découvrir l’univers du duo sur scène, entre musique feutrée, visuels purs et instrumentations world inattendues.
C’est son quatrième album, Stage Whisper, que la chanteuse française défend actuellement sur les routes, deux ans après un IRM salué par la critique, et six ans après le très bon 5:55 qui avait marqué le retour de l’enfant du maître dans le monde du spectacle. L’artiste est toujours tiraillée entre les différentes mondes, celui du cinéma, de la mode et de la chanson, preuve en sont ces tenues de scène concoctées par le très hype styliste de son état Nicolas Ghesquière, directeur artistique de Balenciaga…
L’ambiance est donc feutrée, la voix douce de Charlotte colle très bien, il est vrai, aux compositions légères et acoustiques du Néo-Zélandais (« Terrible Angels »), et à ses réinterprétations de titres plus anciens de la chanteuse présents sur 5:55, par exemple. Les percussions fines et originales contribuent à cette atmosphère délicate, où le public est plus dans la contemplation de la fragilité et de la douceur de l’artiste que dans un rôle proactif où il encourage la chanteuse à s’exprimer franchement sur scène… on sent toujours ce trac et ces hésitations de la chanteuse à vraiment se mettre en avant, ce qui donne à la fois un côté touchant mais aussi un peu énervant à sa prestation scénique. Toujours être dans la retenue et dans la délicatesse est parfait pour les envolées Electro, comme sur le titre « It’s choade my dear » très proche de l’univers de Massive Attack où Charlotte Gainsbourg se mettra même derrière les fûts de batterie, un peu moins pour des morceaux à couleur plus Rock, comme cette reprise de « Ashes To Ashes » de David Bowie.
Quid de Conan Mockasin ? L’artiste néo-Zélandais, se montrant plutôt frileux en début de concert, voire renfermé sur lui-même sur son tabouret, se délie au fur et à mesure, y allant même de son interprétation plutôt juste du « Heaven Can Wait » de Beck… alors que Charlotte Gainsbourg ose elle aussi de plus en plus, on la retrouve à la fin du concert plus à l’aise dans sa prestation, pas forcément plus juste au niveau du chant, mais vraiment libérée sur les titres finaux « Pour Ce que Tu N’étais Pas » et « Paradisco ». Un set sérieux, plutôt abouti et très intéressant dans l’atmosphère feutrée et un peu Dandy de la scène, qui a ravi les spectateurs présents (et surtout spectatrices, qui représentaient une majorité de la salle), plutôt lecteurs inconditionnels de Télérama qu’adeptes de sensations Rock scéniques déjantées…