Dans le folklore nippon, le kitsuné est un esprit magique ayant la particularité d’être polymorphe. Dans le folklore musical, Kitsuné est un label parisien de musique et de mode un brin touche-à-tout qui entremêle des sorties rock, pop ou encore électro. Une ouverture des styles que l’on retrouve dans Kitsuné Parisien II, sorti le 14 février, juste à temps pour hanter nos baladeurs pour la St Valentin.
Parisien II est le deuxième volume de la compilation éponyme sortie chez Kitsuné, label parisien de musique et de mode, actif en tant que label depuis leur première sortie qui remonte à 2005. Ce best-of des meilleurs titres des groupes parisiens en vogue est opéré par les deux patrons du label Andre et Gildas. Tout comme avec le premier volet sorti l’année dernière, Kitsuné abandonne son visuel traditionnel (si si, vous savez, celui avec des visages en noir et blanc, et le nom de l’artiste dans un gros rectangle coloré), pour un visuel exécuté par André, image d’un Paris dessiné et teinté de rose et de bleu.
Mardi 14 février, 18.30. Je télécharge Parisien II, en me disant que s’ils sortent la compil précisément ce jour-là, c’est qu’elle doit être de circonstance. Je mets la compilation qui commence dans ma salle de bain par «So Long My Love» de Tomorrow’s World, side-project électro-pop à la limite cold wave de Jean-Benoit Dunckel de Air, accompagné au chant par Lou Hayter de New Young Pony Club. Vient ensuite «Juvenile» de Ambitions, sorte de The Cure boosté à la vitamine C rencontrant un New Order, le tout mouliné à l’indie-pop ; et «Free» de Owlle, gagnante du concours Les Inrocks Lab à la voix sublime, morceau au croisement de la pop et de l’électro. Le calme avant la tempête, comme le dit si bien l’expression.
Dans le métro, j’écoute Lescop et «La Forêt artiste» qui se définit comme «pop noire» livrant un «chaos contrôlé». De loin je la vois. Elle s’approche, soutenue par «Tiger Evolution» de About The Girl, chanteuse multi-instrumentaliste mêlant un chant naïf à des sonorités rock et électro. Nous voici tous les deux face à face dans un restaurant branché. Mon cœur s’emballe et me chantonne «Nameless» d’Angelina, et je reprends à tue-tête le refrain aux accents franchement rock des quatre garçons fans de David Bowie et de Supertramp, et elle me répond par la ballade de Birkii, «Holy War» au ton d’électro-pop s’inspirant des années 80, pop synthé sincère agrémentée de ce «french je ne sais quoi», selon ses propres mots. Un dernier verre dans un bar juste à côté. Nous ouvrons la porte sur «Kiho» de BeatauCue . Rare morceau entièrement électro que comporte la bande son de notre soirée, les sonorités montent et explosent en une beauté indéniable. Nous nous embrassons. Le temps s’arrête sur avec We Are Knights, ponctuant ce moment d’une montée de rock progressif délivrée par un groupe influencé par Joy Division, Pixies ou encore Sonic Youth. Nous décidons de rentrer. Notre union est désormais parfaite et choisit de s’exprimer par «Modern Realm» de Wolfpack Beartrack. Les guitares sont restées progressives. Le beat s’est fait dubstep. Un clavier électro vient ponctuer un chant pop qui se termine hip hop. Nous nous endormons sur «Zephyr» LA//KVLKD (prononcez La cavalcade). «We’re sleeping» me murmure le refrain du trio de d’indie-pop aux synthétiseurs aériens ponctués de chants encore plus planants. Réveil matin sur Pyramid. Le soleil se lève progressivement et les synthés s’envolent de plus en plus haut. J’ai la sensation de planer. Rétrospectivement, je n’aurais pas pu choisir de meilleure bande son.
.: Tracklist :.
1. Tomorrow’s World – So Long My Love
2. Juveniles – Ambitions
3. Owlle – Free (Parisien Mix)
4. Lescop – La Foret
5. About The Girl – Tiger Evolution
6. Nameless – Angelina
7. Birkii – Holy War
8. Beataucue – Kiho
9. We Are Knights – Tears
10. Wolfpack Beartrack – Modern Realm
11. Slowdance – Airports
12. Exotica – Spectrum (Radio edit)
13. La//kvlkd – Zephyr
14. Pyramid – The Race