Ce projet quasi-unipersonnel nous présente le riche monde de Marianne, ex-chanteuse des Shane Cough, oeuvrant à la fois au chant mais aussi aux machines et synthés, d’où la singularité et la cohérence de son univers. Accompagnée par Arnaud Fournier (Hint) à la guitare, on connaissait déjà une petite moitié de cet album grâce à la sortie d’un EP en septembre 2010 mixé par Fred Norguet (Ezekiel, Cercueil), avant de réaliser cet album, toujours sur son propre label, Clytem Records. Elle façonne le son mais aussi l’image de son univers, puisqu’elle crée des collages et des vidéos collant comme un gant à ses histoires fantastiques et abstraites.
Plus Rock et énergique que ses compatriotes de Cercueil, chargé de beats saturés à la Nine Inch Nails ou d’ambiances très typées trip-hop, on navigue beaucoup dans un ensemble proche de Björk à la fin des années 90. De sonorités robotiques couplées à des guitares saturées en équations électroniques où l’on se repère grâce à des refrains itinérants très addictifs, le tout est sublimé par une voix à la fois dure et douce, au grain grave et à l’impact parfois très Rock, mais capable de jolis chœurs en arrière plan ou de refrains plus poppy. Le morceau «Massue» illustre très bien cet univers, mais aussi «In The Light Of Moebius» ou «Taiga». Un univers plus sombre aux percussions ethniques et sons étranges est lui mis en avant dans des titres comme «The Body Solderer» ou «Eau triste», plus ambiants que péchus mais trouvant leur place dans cet album plutôt riche en émotions diverses.
Si certains titres sont dotés d’arrangements un peu froids («Palace Of The Others»), la voix suffit bien souvent à donner de l’intérêt à des titres aux structures souvent différentes. Sensuelle et acerbe, elle est empreinte d’une grande maturité et varie souvent, ce qui la différencie d’autres chanteuses de ce style qui versent souvent dans le monocorde. On pourrait aisément rapprocher Clytem Scanning du projet de Trent Reznor et Mariqueen Maandig , How To Destroy Angels, le titre «Dance With Nereids» nous y plongeant totalement. Et surtout, ne quittez pas cet album sans un détour par l’orgue funeste du dernier morceau de cet Armada, «Gyo», car vous rateriez une bonne occasion de déprimer un coup, tant l’ambiance y est sombre, oppressante, mais aussi géniale. Ça serait vraiment dommage de partir avant ce dernier frisson…
.: Tracklist :.
1.Volubile
2.Massue
3.In The Light Of Moebius
4.The Body Solderer
5.Taiga
6.Lions And Montgolfiers
7.Eau Triste
8.Palace Of The Others
9.Dance With Nereids
10.Gyo