Depuis leur réunion en 2008 et l’album Communion, Septic Flesh s’est forgé un nouveau vivier d’adeptes, dont nombreux sont présents sur le territoire hexagonal; «Ici, c’est notre deuxième pays!» ira même jusqu’à crier le charismatique bassiste/chanteur Spiros, dit «Seth». Au vu de leur prestation en terre normande, on comprend mieux l’intérêt du public pour ce groupe assez unique en son genre, entre ambiance Péplum et double pédale qui détruit tout sur son passage. Un show digne d’une colère de Zeus.
Beaucoup de chemin a été parcouru par le combo grec depuis ses débuts en 1990. Après avoir ressuscité d’une séparation en 2004, le groupe renaît de ses cendres et propose un son qui n’a pas pris ride, toujours empreint de culture hellénique antique et oeuvrant entre rythmiques Death, ambiances et synthés gothiques, le tout arrosé de chant Heavy au goût un peu kitsch mais savoureux… A l’image de leur dernier opus sorti cette année, The Great Mass, l’ambiance générale est sombre, l’importance est donnée à l’atmosphère dégagée, et les thèmes musicaux abordés sont divers. Septic Flesh ne se cantonne pas à un style mais aborde les différents courants du Métal dans le but de servir son univers musical si particulier.
Le son dégagé est surpuissant, la voix toujours aussi grave mais juste, mais les changements de rythmes très fréquents font que l’on n’assiste pas à un show linéaire où l’on a du mal à distinguer les parties des morceaux, à l’opposé de ce qui nous a été proposé en première partie, à savoir les français de Valet Parn, dont l’humilité n’est visiblement pas la première qualité alors qu’ils offrent une prestation d’un faible niveau émotionnel et presque dénuée d’intérêt. D’où le plaisir tiré de retrouver le combo grec et son univers riche en atmosphères différentes. L’émotion Rock de «Persepolis», l’intensité d’un «Communion» ou «Lovecraft’s Death», la maestria technique sur l’excellent caustique «The Vampire From Nazareth» s’illustrent sur une setlist oscillant entre les titres de Communion mais aussi quelques uns de l’ancienne période, mêlés aux extraits du nouveau The Great Mass.
Le groupe est ravi devant une salle acquise à sa cause et promet des retrouvailles fracassantes au Hellfest. Réduits à une heure et quart de set à cause des programmateurs du 106 qui préfèrent faire jouer trois groupes plutôt que privilégier la longueur de la prestation de la tête d’affiche, on aura tout de même droit à une fin de concert monumentale sur fond de batterie profonde et de roulements de fûts gigantesques évoquant la fin des temps ou la colère des Dieux… une atmosphère vibrante et intense, à la fois glacée et brûlante, qui fait que l’on en redemande le plus vite possible!
Photos: Julien PESCHAUX pour Vacarm.net