Zuul FX est face à un nouveau départ: après la sortie d’un DVD live en 2010, les voici de retour avec The Torture Never Stops, nouveau brûlot qu’ils ont défendu pour la première fois au Nouveau Casino, histoire de présenter au public parisien les nouveaux titres, mais aussi le nouveau cogneur du groupe, bien décidé à rompre la tradition du batteur qui reste planqué derrière ses fûts. Entre nouveautés et énergie live débordante à laquelle nous sommes désormais habitués, Zuul FX n’a pas raté sa rencontre avec le difficile public parisien.
En dehors de deux albums réussis et salués par la critique, Zuul FX s’est essentiellement fait un nom au niveau européen par sa réputation scénique au dessus de la moyenne. Étant donné les très bons titres qui garnissent The Torture Never Stops, autant dire qu’on avait hâte de revoir le combo sur scène, surtout dans la très belle salle du Nouveau Casino, nouvel endroit favori des métalleux de l’écurie XIII Bis, Headcharger y ayant fait un passage remarqué fin 2010… Les belges de Komah ont ouvert ce soir la danse, distillant un métalcore très conventionnel, sans surprise, pas toujours au point mais avec une bonne volonté évidente de faire bouger un public peu nombreux à ce moment là, et réticent à partager quoique ce soit avec les malheureux belges.
Il faut dire que même si les rangs ont bien grossi pour l’arrivée de Zuul FX sur scène, la salle n’était pas comble, et le public présent vraiment calme et peu réactif pour un tel déferlement sonore. Dommage que Zuul FX ne possède pas encore une fanbase aussi développée que Dagoba ou Gojira, même si la situation risque fort d’évoluer dans les mois à venir et avec l’arrivée de grosses échéances pour le groupe, comme la première partie de Megadeth et Slayer au Zenith parisien le 26 mars prochain.. Zuul (chant) tient à prévenir tout le monde dès le départ: il a une extinction de voix et va avoir du mal à assurer certaines parties de chant… bon, le truc c’est qu’avec une extinction de voix il assure tout de même dix fois mieux ses parties mélodiques qu’un Chino Moreno en pleine forme, donc les craintes de voir une prestation amoindrie n’auront que peu duré…
Car c’est bien là le point fort de Zuul FX, à savoir la précision et l’efficacité d’exécution sur scène. Autant Zuul avec sa voix abimée mais toujours juste que Karim (guitare) et son jeu affuté à souhait, Shag (basse) et ses grooves intenables ou encore Clément qui a intégré le groupe il y a peu mais qui donne l’impression d’y être depuis des années… beaucoup de choses sont déjà bien en place, alors qu’on n’est que face à la première date de la tournée. Clément s’offre même un baptême du feu en caleçon sur la scène, histoire de montrer qu’il est aussi là pour prendre du plaisir avec ses nouveaux potes! Zuul quant à lui sait haranguer le public entre les morceaux, les teste sur les nouvelles intros en les poussant à gueuler un peu… l’expérience de la scène nous saute aux yeux, et quand un accompagnement visuel ainsi que des transitions mieux amenées viendront garnir le set, on tiendra l’une des meilleures performances du métal français.
On est ravi par la salve de nouveaux titres joués («Beat The Crap Out», «The Song Of The Dead») qui se mélangent plutôt bien avec les anciens hymnes («Hate Me Bastard», «Cabal», «Fuck Them All»), même si on sent clairement une évolution positive avec les nouveaux morceaux, un peu moins bruts et plus sophistiqués. On regrettera toutefois un niveau sonore sûrement règlé dans une configuration de salle pleine, vraiment trop élevé donc pour une salle remplie à la moitié… Mais ne boudons pas notre plaisir, Zuul FX a réussi son Paris, sa première étape vers des desseins que l’on souhaite internationaux, et qui aura en tout cas séduit le public présent, offrant une fois de plus une prestation solide et une alternative plus que crédible aux représentations des groupes d’outre-atlantique.