Roman Surman fait partie de la dernière vague de musiciens à avoir rejoint Joey Jordison et Wednesday 13 dans l’aventure Murderdolls, à l’exception notable qu’il a participé à l’enregistrement de l’album. C’est peu avant le concert à l’Élysée Montmartre que nous avons pu le rencontrer et l’interroger sur cette tournée française un peu mouvementée, mais aussi sur sa vision du projet Murderdolls et son intégration dans le groupe, ainsi que sur l’avenir de celui-ci…
C’est la première fois que tu viens à Paris avec les Murderdolls, quelles sont tes impressions avant cette dernière date française?
Plutôt bonnes! J’étais déjà venu à Paris avec Wednesday en 2007 en fait, en tant que technicien guitare. J’adore cette ville. Le pays est cool aussi, très différent de chez nous!
Tu fais partie des derniers à avoir intégré le groupe, est-ce que tu peux m’en dire un peu plus sur ton entrée dans le groupe?
Je connaissais Joey depuis un moment, cinq ou six ans, et notre Tour Manager m’a recommandé auprès d’eux… J’avais bossé un peu pour les autres projets de Wednesday et quand il a été question d’enregistrer le nouvel album des Murderdolls, ils m’ont dit de venir! Je suis venu jouer les solos sur l’album, cela s’est bien passé, donc j’ai enchaîné naturellement avec la tournée.
Tu es dans les Murderdolls avec deux leaders naturels que sont Joey et Wednesday. Comment réussis-tu à trouver ta place sur scène et en dehors?
Moi ça me va comme ça… Je suis juste content de jouer avec eux en fait. Je fais le job et je ne m’occupe pas du reste.
Vous jouez les titres du nouvel album depuis le début de votre tournée, quelles sont les réactions du public face à ces nouveaux titres?
Les réactions sont excellentes, vraiment. Les gens connaissent déjà les paroles, alors que cela ne fait pas longtemps que l’album est sorti… Ils répondent vraiment positivement au nouvel album.
Tu joues dans un groupe où l’un des meilleurs batteurs de la scène métal joue de la guitare…
Oui mais je trouve ça très cool justement! Et Joey est très bon aussi à la guitare. C’est différent évidemment, mais j’aime beaucoup ça et en plus notre batteur est aussi très bon, donc tout va bien. A part quand il est malade comme en ce moment! (rires)
Joey a récemment dit qu’il préférait jouer les parties rythmiques car il n’était pas un bon guitariste lead, qu’est-ce que tu en penses?
Ce que je sais c’est qu’il ne voulait plus être guitariste solo, c’est tout. Il fait encore quelques solos mais peu. En fait il n’aime pas ça, il préfère headbanger avec des grosse rythmiques! Il n’aime pas s’embêter avec plein de pédales et tout ça… il déteste carrément ça! Et moi, j’ai appris à faire des solos il y a longtemps car déjà à l’époque, personne ne voulait le faire, donc ce n’est pas un problème pour moi!
Où en sont tes autres projets (Bourbon Crow et Gunfire 76, d’autres groupes avec Wednesday 13 )?
Je ne sais pas vraiment pour le moment, ça dépendra un peu de Wednesday en fait, de ce qu’il veut en faire. La priorité actuellement est définitivement les Murderdolls. Donc qui sait? On les reprendra sûrement mais on ne sait pas quand…
Il y a eu un incident au concert de Bordeaux, quand Joey a quitté subitement la scène… est-ce que tu peux m’en dire un peu plus là-dessus?
Il a eu un acouphène vraiment terrible, ça hurlait dans ses oreilles sur scène… C’était une fréquence qu’il ne supportait pas et tu sais j’ai déjà connu cela, ça fait vraiment mal! Et on a eu ce problème technique qui était dur à réparer, donc Joey s’en est un peu pris au technicien, mais ce n’était pas grave du tout. Vraiment pas. (rires)
Le guitariste de Mötley Crüe, Mick Mars, a participé à un titre de Women And Children Last, j’imagine que ça a dû être un moment important de l’enregistrement?
C’était une expérience géniale. En fait, j’enregistrais les solos pour l’album, et il y en avait un ou deux qui ne semblaient pas coller… comme si je n’étais pas dans la «vibration» du titre «Blood Stained Valentine». Donc on en parlait et quelqu’un a dit que ça sonnait un peu comme du Mötley Crüe… et alors le manager a dit: «Si je vous ramène le guitariste de Mötley Crüe, vous me donnez un paquet de cigarettes!» On lui a dit: «OK, pas de problème!». Il est sorti fumer une cigarette, et six minutes plus tard il est revenu en nous disant: «Vous me devez un paquet de cigarettes!». C’est comme cela que ça s’est fait! Et c’était vraiment génial. Sûrement l’une des plus grandes expériences que j’ai vécu…
L’aspect visuel est un élément très important dans le concept des Murderdolls, est-ce que ça fait partie des choses qui t’ont attiré dans ce groupe?
Absolument. C’est vraiment marrant de se déguiser. On a des looks terribles et c’est juste… marrant. Ça prend beaucoup de temps à faire les différents maquillages et tout, mais c’est vraiment fun.
Joey va retourner jouer cette année avec Slipknot, que vont faire les autres membres de Murderdolls pendant ce temps là?
Je ne sais vraiment pas pour le moment! Je crois qu’il ne sait lui-même pas encore comment cela va se passer car le programme de Slipknot n’est pas encore tout à fait établi… il faut qu’on voit ça, et que lui voit comment il va faire.
La mort de Paul Gray est forcément quelque chose qui a affecté les Murderdolls, avec Joey dans le groupe qui était très proche de lui; comment penses-tu qu’il a réussi à surmonter cela et à se concentrer sur la musique?
Cela a été vraiment difficile, pour lui surtout. Je connaissais un peu Paul aussi, mais très peu. Je ne peux pas me mettre dans la tête de Joey, bien sûr, mais Paul était un peu l’âme et le coeur de Slipknot, et le «frère» de Joey… Il a fallu que l’on soit là pour lui, parce que on a enchaîné direct sur le travail. Paul est mort et une semaine ou deux après, on devait travailler sur l’album donc on n’a pas eu trop le temps de gamberger.
Est-ce que tu perçois Murderdolls comme un projet à long terme maintenant, sachant qu’il y a eu de nombreux changement de line-up?
J’aimerais que ce soit un projet à long terme. Je sais qu’ils n’attendront pas huit ans pour faire un nouvel album cette fois-ci… mais Joey et Wednesday ont aussi d’autres projets donc on verra. Je sais qu’on fera à nouveau quelque chose ensemble, c’est certain…mais cela dépend vraiment d’eux!
Merci à Roman pour son temps et son accueil chaleureux!
Merci à Karine (Roadrunner) qui nous a permis de réaliser cette interview dans de très bonnes conditions!
Interview, traduction et photos: Julien Peschaux pour Vacarm.net