Uncommon Men From Mars, dans le sillon de Burning Heads, incarne la vision française du Punk-Rock US version Epitaph. A se demander même comment Brett Gurewitz n’a pas invité les français à rejoindre son écurie tant la signature musicale s’en rapproche… entre morceaux speed à la Descendents, ton jovial et chant façon NOFX ou choeurs à la Bad Religion, on ne peut pas dire que les UMFM créent quelque chose de nouveau, mais est-ce que le Punk-Rock a beaucoup évolué musicalement depuis une trentaine d’années? L’élément essentiel dans le Punk étant l’énergie et la qualité des mélodies, voyons donc si les UMFM ont rempli leur part de contrat…Douze ans d’existence et 6 albums, on peut aisément dire que les UMFM n’ont pas trainé en chemin pour tracer leur voie dans le paysage Punk-Rock européen. Tournant presque plus en Allemagne qu’en France, n’hésitant pas à aller faire des dates au Japon ou aux USA, les ardèchois font partie de ces groupes français de plus en plus nombreux qui ont d’abord eu un écho international avant de s’imposer sur leurs scène locale française. Preuve en est l’enregistrement de leur premier album en 2001 qui s’est fait sous la houlette de Ryan Greene, producteur de NOFX et Lagwagon entre autres, rompu aux joutes Punk-Rock de Fat Wreck Chords, le sacro-pas-sain-du-tout label de Fat Mike… Les UMFM, à l’image de nombreux groupes de Punk s’avèrent être un groupe particulièrement prolifique, puisque ce I Hate My Band a été créé et enregistré lors d’un creux de la tournée qui a suivi la sortie du précédent Functional Dysfunctionality…
La volonté des ardéchois pour cet opus était de faire quelque chose de plus brut et spontané, sans recours à des arrangements excessifs ou une production trop importante comme ils ont pu faire par le passé… on revient donc à la tradition des albums Punk-Rock en moins de 30 minutes, popularisée dans les années 80 par Bad Religion et développée par toute la mouvance Punk-Rock US des années 90. Et c’est dans cette mouvance que s’inscrit I Hate My Band, les influences de divers groupes ressortant au fur et à mesure des morceaux. La filiation avec NOFX est la plus identifiable, l’une des raisons pour cela étant que le mastering, excellent par ailleurs, a été réalisé par Jason Livermore (NOFX, Rise Against,…), d’où la proximité des deux sons. Les compositions en elles-mêmes sont bel et bien spontanées et jamais surjouées, alternant passages rapides et mélodies plutôt efficaces et accrocheuses, riffs simples en power chords sans fioriture aucune mais malheureusement souvent sans originalité. Les voix sont elles très affutées et précises, et on ne décèle aucun petit accent français venant ternir la couleur US du chant… L’avantage d’un album court est que l’on n’a pas le temps de s’ennuyer et on prend même du plaisir sur quelques très bons titres («My girlfriend ate the dog», «Moving On») ou encore sur «Imaginary Feelings», combinant à merveille rythme ultra rapide à la Pennywise et chant émotionnel à la Fat Mike sur le même titre.
Aucune surprise n’est donc à attendre de cet album, mais pas de déception non plus tant la machine est bien rodée et le tout très bien exécuté, surtout d’un point de vue rythmique. Un album de Punk-Rock mélodique de plus, serait-on tenté de dire mais il ne faut pas minimiser l’importance qu’a pris UMFM dans le paysage musical français au côté de Burning Heads, exportant une vision française du Punk-Rock US, qui ne perdrait pas de son charme à prendre plus de risques pour se démarquer du son californien dont il s’apparente aujourd’hui un peu trop. Car dans ces proportions là, ce n’est plus une influence, mais un hommage permanent, au détriment de l’originalité du son de ces martiens un peu trop communs.
.: Tracklist :.
1. Hit List
2. Warm Crew
3. Its a Small Price to Pay
4.I Hate My Band!
5. Moving On
6. My Girlfriend Ate the Dog (I Think Shes a Zombie)
7. Shit Day
8. Imaginary Feelings
9. The Story Never Ends
10 .Dancing On the Laundry Machines
11. World Entertainment
