Condensé de Punk-Rock US mélodique avec un soupçon de néo-métal pour la puissance créé en 1995, Story Of The Year fait partie de l’armada Epitaph, label emblématique du Punk-Rock californien, créé et géré par Brett Gurewitz, membre fondateur de Bad Religion. Si le groupe est un poule aux œufs d’or pour le label depuis le carton de The Black Swan en 2008, The Constant est le quatrième opus du groupe et le second chez Epitaph, après un succès très relatif chez la major de Madonna, Maverick.
Pour coller au décor, il vous faudra écouter cet album dans un cabriolet, les cheveux aux vents sur une route reliant Frisco à LA. Bon, si vous êtes juste sur la départementale entre St Quentin et Maubeuge, ça marche aussi, mais il faut un peu plus d’imagination. SOTY est un groupe comme les USA savent en produire à profusion: grosses guitares, grosses mélodies un peu niaises mais qui vous collent aux basques comme un chewing gum en été, production parfaite et paroles à deux balles mais c’est en anglais, donc ça sonne quand même. Pourtant, du premier titre « The Children Sing », avec des voix d’enfants qui reprennent le refrain à la « Another Brick In The Wall » pour un rendu quasi insupportable, au dernier morceau « Eye For An Eye » où le groupe s’essaie à un Punk-Rock plus burné, on entrevoit de belles possibilités avec une puissance de guitares intéressante à certains moments et des mélodies ultra efficaces.
Si les gros riffs bien amenés sont constamment gâchés par des refrains mièvres énervants, l’écoute intégrale reste agréable dûe à la qualité certaine de la voix du chanteur, des arrangements plutôt réussis et une énergie rythmique qui doit être très efficace en live. On a même droit à une très bonne surprise avec « The Burial » clairement plus orienté Punk-Métal et qui nous fait regretter que tous les morceaux de cet opus ne soient pas cet acabit. En effet, les côtés les plus violents du groupe seraient à exploiter pour transformer ce The Constant en un bon album rock-punk… La question générale qui se pose est donc celle-ci: est que SOTY qui est capable de gros riffs saignants et de rythmes endiablés, fait des morceaux gentillets dans une démarche commerciale pour toucher le public des teenagers ou alors est-il simplement attiré vers ce côté un peu niais du Punk-Rock US? Après écoute, on n’a malheureusement pas la réponse à cette question…
A ranger dans la discothèque entre Infest de Papa Roach et Ennema Of The State de Blink 182, The Constant est un bon album de Punk-Rock californien calibré pour MTV et rien de plus malgré les capacités entrevues du groupe à réaliser de bons titres, sacrifiés au prix de l’amour d’un public plus large. Si les productions d’Epitaph nous habituent à bien mieux, reste que le label peut vivre et produire des groupes plus underground grâce aux revenus provenant de groupes comme Story Of The Year. Dommage que les efforts du groupe à fournir des titres énergiques soient sans cesse annihilés par un chant mélodique rédhibitoire, mais nécessaire à des passages radios en boucle. Mais après tout, c’est le prix à payer pour entrer dans le top des charts US…
.: Tracklist :.
1. The Children Sing
2. The Ghost of You and I
3. I’m Alive
4. To The Burial
5. The Dream Is Over
6. Remember a Time
7. Holding on to You
8. Won Threw Ate
9. Ten Years Down
10. Time Goes On
11. Eye For An Eye