En guise d’amuse-gueules, on a droit ce soir au groupe belge de The Subs ainsi qu’au duo italien de Crookers. Le premier est une formation electro à l’attitude scénique définitivement rock, développant une musique très rythmée qui prend tout son intérêt en live. Le chanteur étonne par son comportement digne d’un vrai leader et nous rappelle qu’on assiste à un festival et non à une simple première partie. Il exécutera même deux slams très appréciés par le public nordiste. Le public, qui ne demandait qu’à s’enflammer, est maintenant gonflé à bloc.
Puis c’est au tour du binôme de Disc Jockeys, les Crookers, de faire leur apparition sur scène. Etrangement, l’ambiance ne faiblit pas malgré une performance (si l’on peut encore parler de performance) très laborieuse et molle, sans doute dûe au style dans lequel évoluent les italiens. De mon point de vue, le contraste avec les Subs est saisissant ! La salle devient rapidement une sorte de discothèque géante dont la fosse se transforme en dancefloor, pour mon plus grand regret. 70 longues minutes et autant de baîllements plus tard, le groupe quitte (enfin) la scène.
C’est aux alentours de 22h30 que les maîtres de cérémonie investissent les lieux, attaquant d’emblée avec « World’s On Fire », issu de leur dernier bébé Invaders Must Die. Le public rentre en transe, encouragé par les deux frontmen que sont Keith Flint et Maxim Reality. « Omen » est la première grosse claque du set, avec son refrain super efficace et ses beats imparables. La complicité entre les membres du groupe est décelable, et leur communication avec leur public est réelle. On tient là les deux principaux éléments déterminant la qualité d’un concert.
Parmi les moments clés du live, on ne peut pas passer à côté de l’énorme « Smack My Bitch Up », pendant lequel Max demande à la foule de s’asseoir par un énergique "get down !", avant de littéralement exploser durant l’ultime partie du morceau. Il laissera aussi le public reprendre à l’unisson "invaders must die !" tel une secte luttant face à une invasion extraterrestre sur le titre éponyme. Le rappel est également de haute volée : « Take Me To The Hospital » fait bouger les quelques milliers de spectateurs ici présents, puis le quintet achève le concert par un « Out Of Space » un poil décevant quand on le compare aux tueries sus-citées et malgré un refrain peu banal dans le genre, car très typé reggae.
Ce soir, The Prodigy nous ont offert une bien belle prestation. Pour une première dans le chef-lieu du Nord-Pas-de-Calais, ce fut un succès ! Si le groupe passe par chez vous, ne le manquez pas, en live c’est une valeur sûre.