Ne tournons pas autour du pot : A Place To Hide empeste littéralement le Unknown Pleasure de Joy Division, la magie en moins. Alors, oui, la production est parfaite et les compositions bien ficelées. Oui, on ressent tout le plaisir que prend Object en jouant « sa » musique ; admettre le contraire relèverait de la mauvaise foi. Mais on commence sérieusement à en avoir marre qu’une bonne masse de nouveaux groupes s’entête à plagier le Manchester du mouvement post-punk, et tout particulièrement Joy Division, décidément très en vogue depuis le (merveilleux) film Control d’Anton Corbijn. Et l’identité musicale dans l’histoire, où est-elle ? Dans les chaussettes de Robert Wyatt ? Mince ! Ne devrait-on, en 2009, que se coltiner tous les revivals possibles, après les insupportables blagues de la génération BB Brunes ? Si oui, dans quel but ?
Avec Relax, son premier album, Frustration avait prouvé avec talent qu’il est possible de faire revivre un mouvement quelque peu perdu tout en l’enrobant d’une création novatrice, personnelle. Une réussite incontestable. De chez Object, il en émane tout autre clivage, d’autant plus en écoutant l’extrême prétention de ses membres, pas franchement justifiée sur la qualité de leur musique.
Mais ne nous méprenons pas : au moins Object vous incitera à vous replonger dans l’essence même de Joy Division, et en cela, ce n’est déjà pas si mal. Même si ça n’ira pas plus loin.