Plus que l'élection de Barack Obama à la tête des Etats-Unis, plus que la prochaine coupe du monde et la démission de Raymond Domenech, c'est peu dire que ce nouveau The Blackout était attendu. Après les succès indiscutables et indiscutés des premiers salves du combo, le EP The Blackout! The Blackout! The Blackout! et l'album We Are The Dynamite, les britanniques se devaient de confirmer et n'avaient pas hésité une seconde à enfiler le bleu de chauffe pour nous pondre The Best In Town. Et avec cet aura internationale, aquise à la sueur de leurs fronts et grâce à leur grande dexterité artistique, les jeunes loups avaient un peu de pression sur les épaules. Et pourtant, mission réussie pour ce disque cinq étoiles. Récit.
Et quelle entrée en matière fracassante avec le premier extrait de cet opus balancé sur Myspace « Shutthefuckuppercut ». On reste sans voix devant une telle force de frappe (au passage et pour ceux qui ont quelques notions d'anglais, notez ce délicieux jeu de mot, vous m'en direz des nouvelles, si le coeur vous en dit, en commentaires). Certes, la recette reste toujours la même, un hybride de brit rock et d'emo hardcore dopé au riff, mais avec l'expérience en plus. L'alternance de chant et de screams est toujours aussi spectaculaire et le morceau vient chercher toute son intensité dans un refrain sublime et plus posé. Le reste de l'opus ne s'égare pas de ce sentier tracé depuis leur premier EP. Tant mieux pour ceux qui sont vraiment amoureux des Blackout et tant pis pour ceux qui attendaient une réelle prise de risque du combo. « Children Of The Night » conserve toute cette fougue fédératrice des Blackout qui s'en donnent à coeur joie sur les choeurs, « I love Myself and I Wanna Live » sonne déja comme un hymne avec ce riff puissant que l'on imagine déja raisonner à l'interieur d'un grand stade. Quelques titres mid-tempo, la ballade « Silent (When we speak) » et le titre « Top Of The World », viennent nous relaxer entre les attaques bien placées du groupe : « Said and done », « We're going to hell so… » La petite perle de cet album est incontestablement « Save Our Selves (The Warning) ». C'est bien simple, il vous faudra précisément dix secondes pour rester scotchés et apprécier ce titre. Introduction grandiloquente avec des choeurs puissants et de belles envolées vocales, un refrain à l'efficacité redoutable, ce morceau est incontestablement un potentiel single. Sur les couplets, le chant se fait plus funky, plus posé aussi et légèrement nasillard, un peu comme sait le faire Joel Madden de Good Charlotte.
Puisqu'il faut conclure allons-y. The Best in Town est un superbe album comme il est rare d'en entendre encore aujourd'hui. Mélodique et puissant, ne cédant pas aux sirènes de la pop music à l'inverse de leur camarades de Lostprophets ou de Kids in Glass Houses, tout un dosage que les britanniques ont soigné. Si, effectivement, on peut leur reprocher ce côté un peu rébarbatif et convenu qui nous gagne après plusieurs écoutes, on ne peut qu'être admiratif devant une telle maîtrise et un tel engagement. Bien sur, et je prend le risque de me répéter, l'ombre de Ian Watkins et de Lostprophets est bien présente derrière ce nouvel opus. La charisme et la voix ouverte par ces derniers, ont permis à bon nombre de groupes de s'insérer dans le sillage et de se nourrir des plus belles inspirations des gallois. Il en reste que The Blackout aujourd'hui doit beaucoup plus à son talent qu'autre chose. Avec toute la fougue et la vantardise de leur jeunesse et après avoir proclamé être de la dynamite, le combo n'hesite pas à se targuer d'être The Best In Town. Un titre qu'ils n'auront certainement pas volé.
.: Tracklist :.
01. Shut-The-Fuck-Uppercut
02. Save Our Selves (The Warning)
03. Top Of The World
04. The Fire
05. Children Of The Night
06. Said And Done
07. Silent When We Speak
08. I Love Myself And I Wanna Live
09. This Is Why We Can't Have Nice Things
10. We're Going To Hell… So Bring The Sunblock"