Elle est déja loin l'époque du Néométal où Papa Roach lâchait son Infest à la face du monde ! Véritable pilier d'une scène sublimée par la fougue et la rage de son adolescence, le combo nous avait très vite habitué à enchaîner les tubes, « Last Resort » et le profond « Between Angels and Insects » en tête de gondole ! Aujourd'hui Papa Roach est de retour pour nous présenter Metamorphosis son cinquième album ! Un titre fort qui en dit long sur le désir ardent de progression et d'évolution de la bande à Jacoby mais qui ne place malheureusement pas le chroniqueur dans la plus sereine des positions puisque celui-ci sonne comme une invitation claire à la comparaison et nous oblige à être davantage à l'affût de la moindre irrégularité de cette galette. Peut-être n'y a t-il aucune connotation de ce type dans l'intitulé Metamorphosis, mais c'est indéniablement ce qu'il évoque compte tenu de son contexte de composition puisque l'opus fait suite à The Paramour Session, quatrième enfant de l'entité au succès plutôt mitigé.
Après une introduction courte et plutôt dispensable, l'opus s'ouvre sur « Change Or Die » (encore un titre symbolique tiens…) un morceau pour le moins puissant. L'empreinte Papa Roach est bel et bien là, le riff est formaté mais entêtant, le refrain est, comme à l'accoutumée, diablement addictif. Il faut dire que le thème de la chanson s'y prête à merveille, Jacoby shaddix cultivant comme il a l'habitude de le faire depuis Getting Away With Murder, troisième opus de la formation, l'art d'inciter ses afficionados à croquer la vie à pleines dents et à reprendre sa vie en main. La technique vocale du frontman est, il faut le dire, stupéfiante, son timbre est rauque, puissant et singulier. Propulsé en apéritif avant la sortie de l'opus, le tubesque « Hollywood Whore », nous avait déjà renseigné sur ce caractère encore plus rock'n'roll de Papa Roach transmis principalement à travers la voix de son chanteur, presque possédé et au relief vocal excellent. Ce tout premier single de la formation nous avait séduit par son potentiel mélodique et accrocheur mais nous avait fait quelque peu douter de son intégrité. La chanson, aussi addicitve soit-elle, véhicule en effet une montagne de clichés chers aux fans des mouvements Emo et dérivés dans sa thématique très Glam rock / dark : celle de la célébrité, éphémère et dangereuse, d'une barbie presque rouillée par le déluge Hollywoodien.
Quelques semaines après, « Lifeline », dernier single en date de la formation, était lui aussi mis à la disposition du public avant la sortie de l'album. Là encore, pas de surprise, le morceau se révèle catchy et efficace. Papa Roach démontre encore tout son savoir faire en matière de mélodies fougueuses et nous emporte littéralement. Avec bonheur, le groupe nous livre encore de belles ballades rock et légères, qui, si elles n'ont pas l'impact de «Scars» ou «Sometimes» présentes sur l'opus Getting Away With Murder ou d'un «Roses On My Grave» extrait de The Paramour Session, se laissent facilement écouter à tête reposée, le casque sur la tête comme «Carry Me». Malheureusement, le combo ne déroge pas à la traditionnelle pratique du remplissage avec quelques titres qui ne peuvent prétendre à de meilleurs qualificatifs que celui de correct «Live This Down», «March Out Of Darkness». De tels morceaux, très représentatifs de l'esprit musical du groupe, très radiophoniques et «cheesy» comme aiment à le dire les américains, s'ils n'ont pas l'étincelle de génie retrouvée dans «Lifeline» par exemple, deviennent très vite difficilement supportables.
Parler de métamorphose serait exagéré, la recette de Papa Roach reste la même, très radiophonique avec un potentiel mélodique et addictif réellement puissant. A l'instar d'un Three Days Grace, le groupe prête à chacune de ses sorties un caractère tubesque incontestable. Malgré tout, cet album reste différent de The Paramour Session, les compositions de Metamorphosis s'avèrent nettement moins fatiguées et beaucoup plus inspirées. Quand on sait qu'il s'agit déjà du cinquième album de Papa Roach, cela force le respect et l'admiration. On aura beau déblatérer un bon nombre de remarques dispensables sur le look forcé du frontman Jacoby Shaddix, sur l'attitude sensiblement juvénile et superficielle du combo, rien n'y changera : Papa Roach continue sa route avec sérénité et passion, nous gratifiant encore d'un très bon opus et complétant un peu plus son catalogue musical. De très bon augure pour la suite, oui la suite, parce qu'avec la bande à Jacoby, chaque nouvelle galette est une nouvelle histoire qui commence.
.: Tracklist :.
01. Days of War
02. Change or Die
03. Hollywood Whore
04. I Almost Told You That I Loved You
05. Lifeline
06. Had Enough
07. Live This Down
08. March Out of the Darkness
09. Into the Light
10. Carry Me
11. Nights of Love
12. State of Emergency