Le rendez-vous était pris ce week-end de juillet 2022 pour célébrer la dixième édition du East Summer Festival, un événement situé à Dieulouard, au cœur de la Lorraine, entre Metz et Nancy. Au programme, du rock, de l’électro, des découvertes et des habitués des concerts ! En voiture pour un festival de poche pas comme les autres !
Pour ses 10 ans, le East Summer Festival avait mis les petites scènes dans les grandes et proposait sur deux journées – les vendredi 15 et samedi 16 juillet 2022 – de venir se dégourdir les oreilles sur les hauteurs de Dieulouard. C’est ainsi que les festivaliers avaient l’occasion de se retrouver 48h (ou plus, pour les campeurs) aux abords du stade Marcel Crusem, qui hébergeait l’événement. Un lieu singulier pour un projet qui l’est tout autant, avec une jauge ultra limitée (aux alentours de 1000 places) pour réellement garder une dimension humaine. Alors que la première journée voyait notamment Les Tambours du Bronx proposer un show « métal », la deuxième journée réservait elle aussi son lot de surprises.
En début de soirée, devant une foule clairsemée mais néanmoins attentive, c’est un combo voisin de la Marne qui proposait son rock festif : The Wipes. Une belle entrée en matière et un démarrage en douceur, sous des températures clémentes.
Interlude nécessaire le temps de changer de plateau, deux Djs se sont relayés la soirée durant pour proposer des mixs permettant de redécouvrir les morceaux cultes de ces 30 dernières années. Captain Fracasse d’une part et Toxic ensuite n’ont eu de cesse de faire danser la foule présente, bien heureuse de profiter d’un événement en plein air, sans tempête, ni canicule.
21h et quelques minutes, arrive un étrange personnage, scotch gris enroulé autour des poignets et démarche claudicante. Il s’agit là de Rudeboy Remmington, Patrick Tilon dans le civil, le génial créateur du groupe néerlandais Urban Dance Squad.
Une sommité dans le petit monde du rock et le digne représentant d’une importante vague née entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990. Surtout, avec son groupe naviguant entre mille influences, il a tout bonnement inspiré le combo Rage Against The Machine dans la définition de sa musique.
En entendant les morceaux, en voyant l’énergie mise par Rudeboy dans sa prestation, on comprend d’où sont apparues ces influences, les compos dérivant tantôt vers un style très « Red Hot Chili Peppers », s’aventurant également jusqu’aux confins du prog rock. Un grand écart musical et une présence scénique forte qui en firent un moment particulier au milieu de la soirée.
Mais, à y regarder de plus près, cette édition du East Summer Festival était uniquement peuplée de moments particuliers. Alors qu’une nouvelle pause permettait de profiter du travail réalisé au niveau de la déco (street art, lanternes et autres stands), on retrouvait ensuite La Phaze que l’on avait quitté il y a quelques mois de cela à Metz, dans un concert pour le moins rocambolesque.
Fidèle à son habitude, le groupe donne tout sur scène et s’arrache, précisant « vous êtes pas le plus gros festival, mais vous en avez sous le pied ! On aime bien venir dans l’Est ! ». Et l’Est le lui rend bien, dansant, chantant (beuglant !) et distillant son énergie de la fosse vers la scène, en direction d’Arnaud à la guitare et Speaker Louis alternant entre machines et basse, virevoltant sur le plateau, en transe.
Damny, au chant et aux claviers tient la barraque au milieu, envoyant les punchlines et les morceaux, fidèle lui aussi à des standards élevés de qualité scénique, quel que soit le nombre de passionnés en face. Une setlist un poil plus électro / dub qu’à Metz, plus courte aussi, mais au final un excellent moment une nouvelle fois avec la formation venue des quatre coins de l’Europe pour le concert.
La soirée se termine (déjà !) avec les Marseillais de Makoto San. Une mise en scène singulière pour un groupe qui l’est tout autant. Vêtus de vêtements proche du survêtement, tantôt fluo, tantôt dans les tons verts/bleus, les quatre musiciens sont affublés de capuches / masques qui ne sont pas sans rappeler la récente série coréenne Squid Game.
Mais ici, il s’agit d’influences nippones, la formation utilisant des instruments japonais pour donner à leur électro une teinte toute particulière. Sur scène, entre les instruments de bambous, le gong au centre de la scène et d’immenses tambours, l’ambiance est unique, le concert également.
On oscille entre les rythmiques répétitives caractéristiques de l’électro, des samples et ambiances parfois inquiétantes, parfois reposantes. En terme de mise en scène, outre les lampions s’allumant et clignotant au fil des morceaux, les quatre musiciens prennent des poses, tapent en rythme et jouent finalement autant de leur corps que de leurs instruments. Une très belle fin de soirée pour les centaines de spectateurs encore présents malgré une heure avancée.
En repartant, de nombreux bénévoles clôturent de la meilleure des manières ce festival, accompagnant, conseillant et surtout veillant au retour sans encombre des visiteurs, nous laissant définitivement nous dire que ce East Summer Festival a une place à part au cœur des festivals de Lorraine et même de France. On leur souhaite tout le succès qu’ils méritent, ayant passé une excellente soirée, au niveau de la programmation, comme du cadre et du travail de toute l’équipe ! Vivement la onzième !