Cette 26ème édition de Pause Guitare nous a réservé une grande surprise : une soirée teintée aux couleurs Metal ! Il ne nous en faut pas plus pour prendre la route et parcourir la (petite) distance qui nous sépare du magnifique site de la grande scène de Pratgraussals afin de profiter de cette soirée qui s’annonce particulièrement chaude, en tout point !
C’est Employed To Serve qui ouvre le bal ce soir : du Hardcore saupoudré d’Heavy Metal. Le combo british tout de noir vêtu arrive sur scène avec la ferme intention de chauffer à blanc le public présent devant la scène. Universal Chokehold rameute les retardataires et la magie opère : entre le chant coreux de la chanteuse Justine Jones et les solos de guitare de Sammy Urwin le ton est donné. Force Fed est d’ailleurs l’occasion de découvrir la palette de chant de Sammy, alternant entre scream et chant clair sur le refrain.
En véritable frontman, c’est lui qui s’exprime le plus auprès du public. Et la mayonnaise prend, quel plaisir de voir la poussière du pit peu à peu s’élever du sol sec sous les piétinements des spectateurs. Conquering leur dernier album en date est mis à l’honneur ce soir, Sun Up to Sun Down puis Mark The Grave s’enchainent, le batteur Casey McHale martelant à souhait ses futs et blastant sa double pédale. Party’s Over vient, comme son nom l’indique, clôturer un excellent concert sous un soleil de plomb.
Second groupe à passer ce soir : les jeunes d’Alien Weaponry. Trio originaire de Nouvelle-Zélande et sévissant depuis quelques années sur la scène trash metal, ils tracent leur route sur les plus grandes scènes d’Europe depuis la sortie de leur deuxième album Tangaroa. Une halte à Pause Guitare s’imposait donc avec un public présent pour les accueillir dès les premières notes de Rauputa. Alternant entre chant Maori et Anglais sur leurs différents morceaux, le groupe a une présence scénique impressionnante. Dans la fosse c’est l’effervescence, Holding My Breath et son riff ravageur défonce tout sur son passage. Ça joue sévèrement des coudes et les premiers circle pit voient doucement le jour.
Le bassiste, qui arbore sur le visage un tatouage traditionnel rappelant la couverture de leur premier album, headbangue tout au long des morceaux. Tangaroa puis Rū ana te Whenua et son riff lourd chatouille les oreilles du public bouillant. Le batteur, qui donne de la voix sur quasiment tous les morceaux, lance Kai Tangata et n’hésite pas à réclamer un circle pit plus grand encore. Que cela ne tienne : le public s’exécute provoquant une tornade de poussière dans les airs. Ultime moment pour lancer un bon gros wall of death et terminer le titre et leur concert par la même occasion et de la plus belle des manières.
Alors que le soleil descend dans le ciel et que l’ombre grandit doucement sur une terre déjà bien meurtrie, un véritable ovni musical s’apprête à monter sur scène : Zeal & Ardor. Savant mélange de blues et de black metal, le groupe composé de six membres dont trois derrière le micro lance Church Burns. D’une puissance sonore incontestable, le groupe fait cohabiter ses riff black et ses chants blues/gospels. Autre exemple de puissance : Götterddämmerung. Le public, très attentif, en prend plein les oreilles et plein les yeux sur Ship On Fire. La fosse se remplie et pénètre peu à peu dans l’univers musical de ce groupe originaire de Suisse. Row Row est une déferlante de décibels tandis que We Can’t Be Found permet de voir un peu mieux le puissant jeu du bassiste cognant frénétiquement sur sa cinq corde. Jusque là plutôt discret entre les chansons, le chanteur Manuel Gagneux, visiblement très heureux d’être sur scène, salue enfin la foule.
Simple pause avant de repartir de plus belle, sur scène comme dans la fosse où le public commence à sévèrement se remuer notamment sur Death to the Holy. Les spectateurs « sont chauds pour un dimanche » d’après le chanteur. Preuve en est : les slams se développent par grappes, en témoigne les prises de vue (audacieuses) de l’équipe de Pause Guitare, caméra à l’épaule directement dans le pit ! La température ne faiblit pas jusqu’à la fin du concert avec Devil is Fine, chanté par tout le monde présent, Jazz Metal ou encore Baphomet venant clore la grand-messe de Zeal & Ardor devant un public conquit.
Le compte à rebours final est lancé. Le groupe n’est encore sur scène que la fosse scande déjà son nom : Gojira. Born For One Thing déferle sur la grande scène d’Albi, premier morceau de Fortitude, dernier album en date du groupe Landais. Space Time suit rapidement. La scène est bercée par des couleurs bleues, précipitant notre esprit dans l’ambiance du morceau. Puis vient Blackbone, véritable rouleau compresseur mettant sacrément à mal les cervicales. De larges colonnes de fumée jaillissent de scène, le chanteur Joe Duplantier s’amusant même à en dévier certaines de leur trajectoire pour en faire profiter le public d’un peu plus près.
Les blast de Mario Duplantier sont incroyables. Nous plongeons ensuite en eau profonde sur Flying Whales. Là encore, l’illustration sur les écrans est saisissante, les membres du groupe évoluant au milieu d’espèces aquatiques. Le climat s’assombrit alors et les éclairs éclatent : The Cell issu de L’Enfant Sauvage est une claque monumental. La fosse est en ébullition, elle ne sait plus où donner de la tête tant le groupe nous embarque dans son imaginaire. Love en est aussi le parfait exemple. Puis c’est au tour de Hold On de nous submerger. La basse de Jean-Michel, incroyablement présente et lancinante sur les morceaux du dernier album, est magnifiée en live. La fin magistrale de Grind en est également la preuve.
La poussière a à peine le temps de retomber que le groupe enchaine avec le désormais classique Silvera, remettant la fosse à rude épreuve. Suivent Another World, L’Enfant Sauvage puis le magnifique The Chant chanté en cœur par tout Pause Guitare. Une explosion de confettis vient sublimer le tableau pendant le solo de guitare de Joe. The Gift of Guilt termine le set avant le rappel avec un remarquable travaille scénographique. Le rappel sonne et c’est un aller simple à travers la galaxie avec l’excellent New Found que les deux guitaristes terminent avec de longues et superbes harmonies. Amazonia vient couronner cet extraordinaire moment passé en compagnie de Gojira tant sur le plan musical, visuel que sensoriel.
Un énorme merci à Pause Guitare pour cette belle soirée avec les « patrons » du metal !
Textes : Criket
Photos : Matt (Instagram : heavy.matt_pics / Facebook : heavy.matt.all)
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