La nouvelle scène hardcore a déjà trouvé son leader en la personne de Comeback Kid qui influence à son tour les tout jeunes groupes. Andrew Neufeld (chant) nous en dit plus sur le groupe et sur la tournée qui l’amène en France.
Comeback Kid est la tête d’affiche du festival Never Say Die! qui réunit la nouvelle scène hardcore/metal, pas trop dur de supporter ce statut ?
Andrew Neufeld (chant) : Comparé à des groupes comme Sick of It all, Madball ou Agnostic Front, je pense que nous sommes juste un jeune groupe qui a la chance de voyager… Au début, on a commencé par une démo et les gens ont vraiment aimé. Ensuite, on a enchaîné des tournées aux États-Unis et au Canada. Ça a été un véritable effet boule de neige ! Les choses en entrainent d’autres et nous avons ensuite tourné au Japon et en Australie. On est vraiment allé dans des endroits de fou, et à force de se produire un peu partout, les gens ont entendu parler de nous… et nous voila aujourd’hui en Europe. Mais je ne dirais quand même pas que nous sommes un groupe leader de la scène hardcore.{multithumb thumb_width=450 thumb_height=332}
Comment se passe la tournée avec les autres groupes ? Vous arrivez à vous entendre malgré le fait que vous veniez tous d’endroits différents comme le Canada, l’Australie, la Californie, New York ?
On a eu une idée de tournée il y a quelques mois, et on a choisi les groupes avec qui on voulait jouer, on se connaissait déjà, donc c’est super cool d’être avec eux.
Broadcasting… est sorti il y a six mois, quel bilan tires-tu de ce troisième album ? L’accueil du public a-t-il été à la hauteur de vos espérances ?
Dans certains endroits, beaucoup de personnes veulent entendre d’anciens morceaux. Mais ici beaucoup veulent nos nouvelles chansons de Broadcasting…, ça dépend en fait… Quand l’album est sorti, les critiques étaient assez positives et les fans ont vraiment kiffé. Je pense que Broadcasting… est l’un des meilleurs albums que Comeback Kid n’ait jamais fait. On est vraiment content des nouveaux morceaux et c’est vrai que la conception de cet album était super ambitieuse. {xtypo_quote_right}Généralement les grandes majors choisissent dix groupes, les balancent sur un mur et regardent ceux qui restent collés à la paroi.{/xtypo_quote_right}
Comment s’est passé le processus de composition de l’album ? Vous avez une manière particulier de procéder quand vous composer un morceau ?
On écrit d’abord la musique, elle reste au finale super différente de la démo et de la version définitive enregistrée en studio. J’ai un logiciel de son qui me permet de rajouter de la guitare sur mes compositions. Avec Jeremy, Kyle, et moi-même, on a travaillé de la même manière : on compose chacun de notre côté et on se revoit pour mettre nos idées en commun. Les paroles viennent après la composition de la musique. J’ai toujours des idées pour les paroles des chansons pendant que je compose, mais j’avais envie de parler de sujets importants. Les chansons de Comeback Kid dans les albums précédents étaient beaucoup plus personnelles. On ne voulait pas parler de nos vies mais plus de ce qui se passe dans le monde… On voulait se questionner sur ce qu’il se passe autour de nous, dans les messages et les idées que l’on reçoit tout les jours. C’est tellement dur de savoir ce qui est réel ou pas, ce qui est bien ou non. J’ai juste 26 ans et je veux vraiment comprendre ce qui se passe dans notre monde. C’est tout.
L’artwork de Broadcasting… montre un building délabré dans un paysage désolé, quel lien y a-t-il avec le titre justement ? Quel est le concept derrière ?
Comme on peut le voir, c’est une vieille tour de radiodiffusion représentée dans un paysage délabré, l’ambiance est post-apocalyptique… On voulait montrer que le monde est un endroit très sombre et cette tour envoie des messages de mort…{multithumb thumb_width=450 thumb_height=450}
Comeback Kid, le nom, d’où ça vient ?
Au début, on a eu des tonnes d’idées mais qui étaient vraiment super nulles… Un jour notre ancien chanteur, Scott, a lu un article dans le journal à propos d’un joueur de hockey qui, après un petit moment d’absence de la ligue NHL, est revenu sur la glace. L’article s’intitulait « The Comeback Kid », on a trouvé que ça sonnait vraiment bien !
En parlant de Scott Wade, votre précédent chanteur, peux-tu nous expliquer pourquoi a-t-il quitté le groupe en 2006 et comment s’est passé son remplacement ?
On savait tous que la rupture allait se passer. Même quand il était encore dans le groupe, on faisait des concerts sans lui quand il ne pouvait pas venir. Un jour nous étions en tournée et Scott nous a annoncé qu’il arrêtait et qu’il partirait dans deux semaines mais il nous restait encore un mois à tourner. On a donc appelé Casey, qui est toujours guitariste dans notre groupe, à venir nous rejoindre dans l’Iowa. Il a pris ma place à la guitare et je suis passé au chant. On a continué comme ça jusqu’a la fin de la tournée parce qu’on ne voulait pas annuler des dates.
Depuis le début de votre carrière, vous êtes signés sur des labels indépendants. Si un jour une major vous proposait un contrat, est-ce que vous pourriez sauter le pas ?
Bosser avec un grand label, ça peut être une opportunité comme un mauvais deal parce que tu peux être entouré de mauvaises personnes. Généralement les grandes majors choisissent dix groupes, les balancent sur un mur et regardent ceux qui restent collés à la paroi. Sur dix, neuf se cassent la gueule et voilà comment les groupes sont choisis. Trouver un bon label qui aime vraiment ta musique est assez dur… En plus, l’industrie de la musique change, on ne sait pas si les gens vont continuer à acheter des disques dans dix ans.
Ça fait maintenant 7 ans que le groupe existe et Comeback Kid commence à avoir de l’influence sur des groupes encore plus jeunes. Ça vous fait quoi d’être un peu les Madball ou Sick of It All de la toute jeune génération hardcore ?
C’est dingue ! Je me sens encore comme un kid, j’ai encore envie de faire tellement de choses… Mais c’est quand même cool d’influencer d’autres groupes, on essaie de rester modeste, de pas se gonfler la tête et de rester vrai.
Y a-t-il un groupe qui pour vous 5 fait l’unanimité et qui vous influencera toujours ?
Hummm il y a plein de groupes mais je dirais PROPAGHANDHI !
De quels groupes vous sentez-vous proches en dehors de la scène hardcore ?
Comme je viens de le dire, on écoute plein de styles de musique et pour ma part je ne dirai pas que ce que j’écoute influence la musique que fait Comeback Kid. Je suis vraiment influencé par pleins de groupes.{multithumb thumb_width=450 thumb_height=338}
Remarques-tu une différence entre les publics européen et nord américain au niveau de l’âge, du look, de l’attitude ?
La plus grande différence entre l’Europe et l’Amérique du Nord est que peut-être qu’aux USA et au Canada les gens ont une attitude plus « lean back ». Quand les gens aiment quelque chose, ils ne le montrent pas… Je pense qu’en Europe ou au Japon par exemple les gens vibrent un peu plus… ils sont peut-être plus ouverts… le public est plus motivé, il y a vraiment une énergie qui se dégage, enfin c’est ce que je ressens. Dans chaque pays où l’on va, on découvre de nouvelles choses et on en profite. C’est vraiment génial.
As-tu quelques infos à nous révéler à propos de votre prochain album ? Un nom, une date de sortie ?
Je vais vous faire une petite confidence, notre bassiste Kevin va quitter le groupe et on n’a pas encore pensé à son remplacement et à un nouvel album. Tout ce que je peux vous dire, c’est que l’on prépare en ce moment un DVD…
Un petit mot en français pour finir ?
« Tou es oune tapette » ! (tu es une tapette !) ahaha ! Mais le mets pas dans ton interview c’est vraiment pas bien ! (trop tard !)
Interview conduite et traduite par Anissa
Questions rédigées par DeLaRoche
Photos : Anissa
Merci à Andrew pour son amabilité, à Anne-Claire d’Active Entertainment et à Anissa !